• Article11 - Le son qui « désinfecte la contestation » - Juliette Volcler
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    "À quand des groupes de travail regroupant habitants, militants et amoureux du son, pour discuter de l’embrigadement de l’espace sonore et de son impact sur le droit de manifester et la liberté de circuler ?"
    Au moment où les considérations d’Adorno sur la "muzak", ou l’utilisation de la musique par le capitalisme ont dépassé toute attente, et quand les politiques annoncées, pour la plupart, montrent bien que l’aliénation de l’écoute est durablement et banalement inscrite comme exigence démocratique — la confusion permanente entre ce qui est de l’ordre de la création et ce qui vise à la domination industrielle en témoigne chaque jour —, il ne manque plus, évidemment, que le son devienne arme de répression policière. On devait s’y attendre : la musique diffusée très fort sur les prisonniers irakiens ou ceux de Guantanamo, les sons censés éloigner les jeunes ou les SDF, les flics attendent ces "matraques" d’un nouveau genre, déjà employées aux USA, au Canada, en Israël, en Thaïlande...
    A quand les bouchons à oreilles distribuées gratuitement dans les manifs comme dans certaines salles de concert ?... Ami protestataire, n’oublie pas ton foulard, ton citron, et tes... boules Quiès.

    • @dominique Je me demande si l’omniprésence de la « musique » telle qu’elle est entre autres choses décrites dans la Haine de la musique de Pascal Quignard n’est pas encore là le point où le son, dans son ressassement insidiueux, est véritablement une arme de l’aliénation.

      Un peu comme ce technicien, dont on pensait beaucoup de bien, toi et moi, à Louvain-la-Neuve la semaine dernière, qui nous a très bien servis pendant le spectacle et à peine étions-nous descendus de scène et les lumières rallumées qu’il passait déjà de la musique en sourdine dans les hauts-parleurs au travers desquels, pas plus de deux minutes plus tôt, tu avais joué, notamment ce passage oriental si beau.

      De plus en plus, je me fais l’effet du personnage interprété par Mathieu Amalric dans En tournée et qui sans cesse tente de demander aux différents guichets des lieux qu’il traverse s’il ne serait pas possible de baisser un peu la musique, ce que seule une guichetière dans une station-service isolée, consent à faire. Et du coup les deux personnages peuvent enfin échanger.

      On ne pourrait pas baisser un peu le son ?