Vanderling

La conversation n’est féconde qu’entre esprits attachés à consolider leurs perplexités.

  • François Ruffin ou la guéguerre de classe - par Jean-Pierre Garnier

    le pouvoir des mots et les mots du pouvoir, les « mots en commun » dans le champ politique des sociétés capitalistes ne sont la plupart du temps, pour ne pas dire exclusivement, que les mots des dominants.

    Ne nous attardons pas trop sur le vote de #Ruffin en faveur de Macron. En bon habitué du « faire barrage à » Le Pen père puis fille, il n’a jamais, manqué comme tant d’autres zozos « degôche », d’accorder ses votes à une #deuxième_droite, celle que représentait le PS, dont l’exercice du pouvoir fait régulièrement le lit de l’extrême droite. Dans le cas de Micron, il n’a pas fait exception à la règle plutôt que de choisir les deux autres option proposées par Baudruchon à ses troupes : le vote blanc ou nul. Ce que l’on peut retenir néanmoins, c’est la double prestation de Ruffin qui avait précédé ce choix. D’abord, le face à face avec le Président virtuel de la République sur le parking de Whirepool au milieu des ouvriers promis au licenciement que l’état de « #lagôche » en France rendait inéluctable. « Je salue votre courage d’être venu malgré tout au milieu de la mêlée comme ça », avait commencé le réalisateur de Merci Patron, salut qu’il réitérera plus tard en reconnaissant devant le médiacrate Patrick Cohen dans le 7 /9 de France Inter « le panache de la démarche » du futur président. Suivit un affrontement verbal qui aurait prendre place dans les shows télévisés supposés « réanimer de débat politique en France ». Le tout s’était terminé par « un dialogue plus apaisé, dans lequel chaque partie a pu exprimer son point de vue », comme s’en était félicité un commentateur de la presse mainstream témoin de la scène, au sens théâtral du terme. D’autant plus apaisé que Ruffin avait confirmé dans la foulée — c’est sa deuxième prestation — au micro d’Élise Lucet, d’Envoyé spécial, présente elle aussi ce jour-là sur les lieux, qu’il voterait Micron au deuxième tour, avec une restriction qui vaut son pesant de (grosses) ficelles picardes : « C’est un peu comme quand vous allez aux toilettes, vous aimez bien fermer la porte. C’est le principe de l’isoloir, il y a un rideau parce que ce n’est pas la première fois que je vais avoir à faire un geste dont je ne suis pas fier au 2ème tour de l’élection ». Un bras d’honneur assez honteux, en effet, aux classes populaires qui allaient faire les frais de la politique menée durant le nouveau quinquennat.

    #Ruffinades #Jacques_Sapir #J-P_Garnier
    http://www.librairie-tropiques.fr/2017/05/se-faire-des-amis-avec-j-p.garnier-la-gueguerre-des-classes.html