Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • [infokiosques.net] - Si on se touchait ?
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    Je suis un homme cissexuel [1], blanc, avec des papiers français, presque la trentaine, hĂ©tĂ©rosexuel, valide, avec une formation universitaire relativement Ă©levĂ©e, issu d’une famille bourgeoise de gauche et qui joue parfois avec son apparence de genre.

    Si ces deux textes m’ont touchĂ© c’est parce qu’ils portent sur deux thĂšmes de rĂ©flexion qui m’accompagnent beaucoup ces derniers temps.

    Le premier, Les hommes #profĂ©ministes et leurs ami.e.s, essaye de comprendre pourquoi les hommes hĂ©tĂ©rosexuels ayant des rĂ©flexions fĂ©ministes n’arrivent Ă  entretenir, majoritairement, des relations amicales sincĂšres, sensuelles, confiantes et intimes qu’avec des femmes. Je me retrouve beaucoup lĂ -dedans, mĂȘme si je ne me dĂ©finis pas comme profĂ©ministe. Il m’est rarement arrivĂ© dans ma vie de vivre des relations d’amitiĂ© intense avec d’autres garçons et je cherche toujours Ă  comprendre pourquoi (mĂȘme si je sais en partie) et surtout comment changer cela.

    Le second, A genoux : connaissance charnelle, dissolution masculine, faire du #fĂ©minisme, parle d’#hĂ©tĂ©ronormativitĂ© et de dĂ©sir. Il utilise les concepts de dĂ©territorialisation, puissance et pouvoir de Deleuze et Guattarri et les applique au corps des hommes. Pourquoi cherchons-nous si souvent Ă  conquĂ©rir l’espace, prendre de la place, tout en nous protĂ©geant constamment contre les attaques, en fermant notre corps ? Pourquoi avons-nous si peur de la pĂ©nĂ©tration ? Pourquoi ai-je vĂ©cu l’extrĂȘme majoritĂ© de ma vie sexuelle hĂ©tĂ©ro sans mĂȘme imaginer que je pouvais ĂȘtre attirĂ© par d’autres hommes ? Comment atteindre le dĂ©sir fĂ©ministe ?

    Sans toujours en parler explicitement, ces textes proposent tous les deux des pistes particuliĂšres par rapport Ă  la place des hommes dans les luttes contre le #patriarcat. PlutĂŽt que de se demander si et comment un homme pourrait ĂȘtre fĂ©ministe, ou si un oppresseur peut participer aux luttes des individus qu’il opprime (ce qui reste une bonne question), ils proposent que les hommes ne soient plus seulement des soutiens aux luttes fĂ©ministes mais travaillent sur leurs relations au sein de leur #classe de genre. En dehors des propositions de #dĂ©construction de l’#Ă©ducation genrĂ©e masculine, peu de mecs prĂŽnent aussi ça. J’ai moi-mĂȘme longtemps plus travaillĂ© sur mon rapport aux femmes, sur comment je peux prendre de la place, comment je rabaisse mes copines, comment je fais pas toujours gaffe au #consentement, comment je profite parfois de mes #privilĂšges sans m’en rendre compte, etc., sans rĂ©flĂ©chir Ă  pourquoi je trainais surtout avec des non-hommes et me sentais plus Ă  l’aise en leur compagnie. C’est sĂ»r qu’il ne faut pas arrĂȘter de se poser ces questions. Mais j’ai de plus en plus le sentiment que de soutenir les copines dans leurs luttes (quotidiennes ou non) en participant Ă  des groupes de rĂ©flexion et d’action en #mixitĂ©, est nĂ©cessaire mais pas suffisant. Il faut aussi qu’entre personnes construites comme oppresseurs (par exemple par la non-mixitĂ©), on arrive Ă  faire un travail que seuls nous pouvons faire, et qui va dans le sens de l’#abolition du patriarcat. Sans tomber dans la solidaritĂ© masculine, il faut qu’on arrive Ă  casser cette froideur souvent ressentie face aux autres hommes, qu’on bosse sur nos amitiĂ©s, nos intimitĂ©s, nos sexualitĂ©s... qu’on supprime notre homophobie et les relations de pouvoir entre hommes. Cela permettra peut ĂȘtre, comme le dit Pronger, d’incarner le dĂ©sir fĂ©ministe et comme le dit Schmitt, de rĂ©Ă©quilibrer le rapport genrĂ© Ă  la prise en charge affective.

    • sans rĂ©flĂ©chir Ă  pourquoi je trainais surtout avec des non-hommes et me sentais plus Ă  l’aise en leur compagnie.

      non-hommes, je n’avais encore jamais croisĂ© cette expression.
      C’est quoi un non-homme ?

    • Une prĂ©cision importante par rapport au titre de la brochure et Ă  certaines thĂšses de Pronger : quand je propose en titre qu’on se touche, Ă©motionnellement et physiquement, cela reste Ă©videmment dans les limites nĂ©cessaires du consentement ! Pronger dit que « ceux qui sont les plus rĂ©ticents Ă  ouvrir leurs bouches et anus Ă  d’autres hommes sont ceux qui ont le plus besoin de le faire ». Une pote m’a dit que ça sonnait beaucoup comme une obligation Ă  sucer et se faire enculer. En relisant l’article en entier, j’ai l’impression qu’il essaye plutĂŽt de pousser les hommes Ă  rĂ©flĂ©chir sur ces questions dans le but de faire taire leur homophobie et d’en avoir envie, pas de se forcer Ă  avoir des relations homosexuelles avec pĂ©nĂ©tration. Si je n’interprĂ©tais pas son texte comme ça, j’aurais abandonnĂ© cette traduction.

      Bon, c’est clair, parfois, les deux textes que j’ai traduits sont chiants Ă  lire ! C’est Ă©crit par et pour des universitaires. J’ai pas envie de vous dire de faire un effort (ce serait trop facile de ma place d’ex Ă©tudiant universitaire) mais je pense que ça vaut le coup d’essayer. J’ai moi-mĂȘme pas compris tous les concepts utilisĂ©s. AprĂšs, je pense que c’est possible de sauter des passages et de quand mĂȘme comprendre le fond.

      et d’aller se faire enculer pour les plus perspicace.