La documentation sur le redoublement est bien fournie. Par exemple, en janvier 2015, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) s’est penché sur la question dans un rapport intitulé Lutter contre les difficultés scolaires : le redoublement et ses alternatives. On peut y lire qu’en France, « 22 % des élèves ont redoublé au moins une fois avant l’âge de 15 ans, soit le double de la moyenne des pays de l’OCDE (PISA 2015). En France, le taux de redoublement a nettement régressé (– 17 points entre PISA 2003 et 2015). Les élèves qui sont allés moins d’un an en maternelle redoublent davantage (toutes choses égales par ailleurs) ».
Voilà pour les chiffres. Cette régression s’explique par deux facteurs. D’abord, le redoublement a un coût élevé. Il est évalué à 2 milliards par l’Institut des études publiques. Mais surtout, la mesure est jugée peu efficace.
Toujours selon le Cnesco : « Au mieux, le redoublement n’a pas d’effet ou il s’avère dans bien des cas nocif pour la réussite scolaire des élèves. » Plus loin : « Le redoublement n’a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme. Quelques études obtiennent des effets positifs à court terme dans des contextes très particuliers (notamment lorsque le redoublement est accompagné d’autres dispositifs de remédiation comme des écoles d’été). Le redoublement a par contre toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. »