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récoltes et semailles

  • Quarante-cinq ans avant d’être dépassés par les machines
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/06/13/32001-20170613ARTFIG00073-selon-des-chercheurs-il-ne-reste-que-45-ans-aux-h

    L’étude : https://arxiv.org/pdf/1705.08807.pdf

    Le spectre du remplacement des humains par des machines fait souvent l’objet de déclarations fracassantes. Une récente étude, dirigée par Katja Grace du Future of Humanity Institute à Oxford, n’est pas de nature à rassurer. Près 350 experts de l’intelligence artificielle (IA) ont été interrogés sur le temps qu’il faudrait, selon eux, aux machines pour maîtriser des postes et des tâches actuellement attribués à des humains. Selon leurs estimations, les intelligences artificielles pourront surpasser les humains dans certains domaines dès la prochaine décennie.

    Les traducteurs de langues doivent ainsi se tenir prêts pour 2024, les conducteurs de camion pour 2027. Les journalistes et chercheurs peuvent aussi enclencher le compte à rebours : la pleine capacité artificielle à écrire un essai de qualité est prévue pour 2026. Les vendeurs tiendront pour leur part jusqu’à 2030. Tous domaines confondus, il faudra selon les chercheurs se préparer pour 2061, où les intelligences artificielles ont une chance sur deux de pouvoir surpasser les humains pour à peu près n’importe quelle tâche.

    La discussion autour de « l’automatisation intelligente » (l’utilisation conjointe de machines plus performantes et de l’intelligence artificielle pour remplacer le travail humain) passionne les grands cabinets d’audit comme les instituts de recherche reconnus. Aucun n’est totalement neutre dans ce débat : certains peuvent chercher à obtenir ou maintenir des subventions pour leurs départements de recherche, d’autres à sensibiliser de nouveaux clients à un enjeu présenté tantôt comme une menace, tantôt comme une opportunité. Cette récente étude d’Oxford sélectionne les experts en fonction de leur participation au NIPS et ICML - deux conférences très prisées des experts en « machine learning » qui se déroulent respectivement à Los Angeles et Sydney. Seuls 21% des 1634 scientifiques contactés ont répondu, mais les chercheurs montrent que le groupe de répondants est comparable, en termes de genres et d’origines des participants. L’étude ne précise pas si ces deux conférences, où l’on compte 84% d’hommes contre 10% de femmes, 34% de chercheurs asiatiques contre 6% du Moyen-Orient, sont représentatives de la communauté mondiale de chercheurs en intelligence artificielle.

    D’une étude à l’autre, on peut souvent passer d’un chiffre alarmiste à un phénomène marginal. Le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger avait publié en octobre 2014 que d’ici à 2025, 20% des tâches pourraient être automatisées, menaçant 3 millions de salariés français dans les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, des services aux entreprises et aux particuliers… Ce chiffre correspondait à l’hypothèse la plus haute du rapport. Sa méthodologie avait été vivement critiquée, car elle ne tenait pas compte des emplois créés par la robotisation et considérait qu’au sein d’une même profession, chaque emploi était identique. Cette méthodologie était elle-même tirée du travail de deux chercheurs d’Oxford en 2013, selon lesquels l’automatisation menaçait 47% des emplois aux États-Unis. La méthodologie a été par la suite déclinée dans d’autres pays, notamment par l’institut McKinsey. Résultats : 43% d’emplois en péril pour la France, 48% en Allemagne et 56% au Japon, un des pays les plus automatisables selon cette étude.

    En mai 2016, des experts de l’OCDE ont pour leur part tenté d’évaluer les tâches potentiellement automatisables. Cette adaptation a fait reculer les chiffres de la robotisation : seulement 9 % des travailleurs français présenteraient « un risque élevé de substitution », soit tout de même 2,4 millions d’emplois. Début 2017, les conclusions du rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi allaient dans la même direction : « moins de 10% des emplois cumulent des vulnérabilités qui pourraient en menacer l’existence dans un contexte d’automatisation », soit une menace réelle pour 1,49 million de salariés.

    #singularité #selon_une_étude_récente #robots #IA #travail #automatisation

    • On pourrait discuter des avantages et des inconvénients d’une telle #prédiction, si elle s’accompagnait d’une recherche du bonheur pour tou.te.s et pas seulement pour les propriétaires de ces #machines.

      Mais c’est à un autre scénario que ça m’a fait penser. Puisque, par ailleurs, la #fin_du_monde est prévue pour #2030, par conséquence d’une guerre nucléaire généralisée dont les radiations auront eu raison de nos cellules ; et puisque les machines sont dépourvues de cellules... cela veut donc dire qu’après 2030, le monde sera vidé de ses humains, mais peuplé de machines qui se traduiront entre elles, et qui conduiront des camions d’un endroit à un autre, sans aucun but, mais sans aucune raison de s’arrêter puisqu’elles sont programmées pour le faire...

      C’est con, j’aurais aimé être là pour le voir...

    • « sans aucun but », je sens un argument moral là-dessous. est-ce grave ? ne peut-on en dire autant des actions des humains de chair et d’os ? la société robotisée existera pour exister et se développer — elle représente l’avenir et réalisera le rêve d’une expansion de la #vie dans l’espace !

    • @fil : oui, c’est tout à fait cela. La prochaine civilisation, qui ira conquérir l’espace, ce sera celle des machines ! Et juste c’est Darwin qui une fois de plus ne nous contredira pas (il est plus là).

      Dans la BD « Carmen McCallum », le développement des IA est supposé cesser du fait de l’incompréhension des résultats émis par les machines, et aussi du fait que la conquête spatiale est devenue prioritaire. La série commence par la fusion IA/cerveau humain d’ailleurs, pour se terminer par son suicide, en quelque sorte... Avec pleins de thématiques actuelles sur la gestion de l’eau, les transnationales, l’ONU, la déshérence des états, le nucléaire...
      En fait, le scénariste est juste très bon. Même si ce n’est qu’une BD, et qu’il n’est évidemment pas possible d’aller au fond de chaque sujet.

    • L’IA, c’est un peu comme Trump au final, tout ce qu’ille veut c’est qu’on parle d’ellui. En bien, ou en mal, jusqu’à ce que le pour et le contre ne fassent qu’un. Jusqu’à ce que l’opinion populaire n’ait plus d’autre choix que d’y croire, et de s’y conformer.

      Dans l’idée des dystopies qui nous rongent l’imaginaire :
      The Regrettable Decline of Space Utopias, CurrentAffairs, par Brianna Rennix, le 14 juin 2017
      https://www.currentaffairs.org/2017/06/the-regrettable-decline-of-space-utopias

    • j’aime bien ce passage :

      Aspirational fiction seems especially important at this moment in our national history, when a significant number of Americans cast a ballot for a candidate they disliked, or were even disturbed by, simply because they wanted something different. There’s always been a gambling madness in the human spirit, a kind of perverse, instinctive itchiness that suddenly makes us willing to court disaster, simply on the off-chance of altering the mundane or miserable parameters of our daily lives. If we could transform some of that madness into a madness of optimism and creativity, rather than boredom, rage, and despair, that could only be a good thing.

      Sauf qu’il traduit l’apolitisme de ce genre de commentatrices américaines : « madness of optimism and creativity » ? Ca s’appelle la transformation sociale, et il y a des milliers de militants et des dizaines de groupes et de partis qui réfléchissent à ça depuis des centaines d’années, au lieu de regarder Star Trek !

      Et, en revanche, je n’aime pas beaucoup ce passage, parce que je me sens visé :

      I say faux-cynicism because I don’t believe that most people who profess to be pessimists truly believe that humanity is doomed, at least not in their lifetimes, or in their particular geographic purviews: if they did, then watching a film that features the drawn-out annihilation of a familiar American landscape would probably make them crap their pants. But telling yourself that everything is awful, and nothing can be fixed, is a marvelously expedient way to absolve yourself of personal responsibility. There is, happily, nothing about an apocalyptic worldview that obligates you to give up any of the comforts and conveniences that have accrued to you as a consequence of global injustice; and you get to feel superior to all those tender fools who still believe that a kinder world is possible! It’s a very satisfying form of moral escapism. No wonder our corporate tastemakers have been churning this stuff out.

      C’est vrai que le pessimisme pourrait conduire à l’inaction, mais à ce que je vois autour de moi, les moins actifs ne sont pas les plus pessimistes et vice versa...