Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Brandy_Sudyk : Le maintien d’espaces réservés aux femmes ne devrait pas faire controverse

    Un spa santé féminin de Toronto vient de subir de violentes attaques en ligne de la part d’un groupe de transactivistes et de leurs allié-e-s, en raison de sa politique d’admission. Body Blitz Spa gère deux établissements qui abritent des piscines, des saunas, et proposent des services thérapeutiques ; le port de vêtements y est facultatif. C’est depuis plusieurs années une oasis de calme très appréciée à Toronto pour des femmes de divers milieux, groupes d’âge et types physiques.

    Il se peut que ces conditions soient bientôt forcées de changer. Body Blitz a été accusé de « transphobie » sur Internet après que quelqu’un se soit plaint sur un réseau social que Body Blitz avait refusé l’admission à son conjoint, qui s’identifie comme femme. Même si la controverse qui en a résulté peut conduire à supposer que l’établissement exclut les trans, ce n’est en fait pas le cas. Techniquement, ce spa n’est pas réservé aux femmes — sa politique est d’admettre seulement les femmes et les personnes trans nées hommes (ci-après « hommes trans ») qui ont subi une transition physique complète. En d’autres termes, pas de parties génitales masculines.

    Pour la plupart des gens, cette politique n’est ni étonnante ni controversée. Cependant, peu après que Body Blitz ait publié sur sa page Facebook un message (supprimé depuis) pour informer leurs clientes que l’entreprise revoyait sa politique d’admission dans un effort pour fournir à toute sa clientèle un milieu accueillant, leur page a été inondée de commentaires et de critiques colériques, dont certains provenaient de personnes extérieures à la région de Toronto et même au Canada.

    La députée néo-démocrate #Cheri_DiNovo a été citée comme suit par un média :

    « Rappelez-vous des lesbiennes et des homosexuels interdits dans les vestiaires des stations de santé ? C’est la même chose. »

    Certaines lesbiennes et certains homosexuels pourraient se formaliser du fait que Madame DiNovo, qui vit dans un mariage hétérosexuel, instrumentalise leurs luttes pour établir un parallèle à un problème fondamentalement différent de celui de l’homophobie. Entre autres, bon nombre des femmes qui revendiquent des espaces réservés aux femmes sont des lesbiennes. La discrimination à l’égard des personnes homosexuelles est nourrie par des croyances injustifiées à propos des comportements et des rapports réciproques des hommes et des femmes ; elle n’a jamais impliqué de débats existentiels. Parce que l’orientation sexuelle est déterminée de façon objective, il a toujours été manifeste de qui il s’agit lorsque nous parlons de personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles ; les résistances qu’affrontent ces personnes n’ont jamais été basées sur autre chose que des questions de moralité.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/06/18/shouldnt-controversial-maintain-women-spaces

    Brandy Sudyk est une analyste de questions de conformité qui est basée à Toronto et s’exprime dans ses temps libres au sujet du féminisme et de la justice sociale.
    #trans #non-mixité #spa #discrimination