• Société. Le Japon ouvre les yeux sur le viol | Courrier international
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    La loi sur les délits sexuels, qui n’avait pas été modifiée depuis 110 ans, a été réformée au Parlement japonais le 16 juin. Selon le nouveau texte, qui entrera en vigueur le mois prochain, les agresseurs seront passibles de cinq ans d’emprisonnement, au lieu de trois actuellement. Les hommes pourront désormais porter plainte en tant que victimes, alors que jusqu’ici seule la pénétration vaginale par un pénis correspondait à la définition du viol. L’acte pédophile sera condamnable, même dans les cas d’absence de menaces ou de violences physiques, éléments qui étaient nécessaires jusque-là. Les enquêtes pourront être lancées sans que les victimes portent plainte au préalable.

    Voilà une réforme qui a été saluée par les associations portant secours aux victimes. Ces dernières craignaient que cette modification de la loi soit remise à plus tard par le gouvernement. “Le Parti libéral-démocrate [PLD, au pouvoir] a donné la priorité à la loi très controversée sur la lutte antiterroriste [contestée pour son caractère liberticide], au détriment de l’urgence de la réforme de la loi sur les délits sexuels”, déplore le Tokyo Shimbun.
    Une affaire étouffée

    Or le débat autour du viol embrase les réseaux sociaux japonais, notamment depuis que l’hebdomadaire Shukan Shincho a publié fin mai un dossier sur le cas d’une plainte qui aurait été étouffée. L’agresseur présumé, Noriyuki Yamaguchi, 51 ans, est un journaliste politique de renom, réputé proche du Premier ministre Abe. Suite à cette publication, une conférence de presse inhabituelle a été donnée par la plaignante, Shiori, une journaliste free-lance de 28 ans.

    Dans un pays où 75 % des victimes de crimes sexuels renoncent à porter plainte, le fait qu’une plaignante apparaisse en public en divulguant son identité a eu l’effet d’un pavé dans la mare… Si l’affaire a enflammé la Toile, les grands titres nationaux ont été rares à faire mention de l’affaire.

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