Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • La lente réhabilitation du clitoris - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/2017/06/23/lente-rehabilitation-clitoris

    Depuis 1998, date de sa très récente première description complète, on sait que le clitoris, qui partage la même origine embryonnaire que le pénis, ne se limite pas à un petit gland surmonté d’un capuchon, sa principale partie visible. Composé d’une paire de corps caverneux et de deux bulbes, qui forment une double arche entourant partiellement le vagin et l’urètre, il mesure, en réalité, une dizaine de centimètres. Erectile, mais aussi mobile, il se déplace quand le périnée se contracte. Et, contrairement au vagin, il est gorgé d’une myriade de terminaisons nerveuses : 7000 à 8000 environ, soit bien plus que le sexe masculin.

    Comment donc expliquer ce silence systématique ? Absent des manuels scolaires, mais aussi largement des recherches médicales actuelles, le clitoris n’en n’était pas moins connu depuis l’Antiquité. Hippocrate, qui le nommait « le serviteur qui invite les hôtes », considérait que sa stimulation augmentait la fertilité.

    « Les anatomistes et chirurgiens de la fin du Moyen Age n’ignoraient pas non plus son existence, explique Dominique Brancher, professeure associée à l’Université de Bâle dans la chaire de littérature ancienne. Mais on lui attribuait alors un rôle identique à celui de la luette dans l’acte de respiration, c’est-à-dire de tempérer l’air qui pénètre dans le corps, ou encore celui de guider le passage de l’urine. »

    Realdo Colombo, anatomiste du XVIe siècle, fit fi des descriptions prédécentes pour revendiquer la découverte du clitoris, qu’il baptisa amor veneris dans son ouvrage, De re anatomica libri, paru en 1560 à Venise. « Par l’observation et le toucher, par l’expérience vécue, Realdo Colombo dévoile une relation qui n’existait pas jusqu’alors entre le désir sexuel et le clitoris, ajoute Dominique Brancher. En le blasonnant de toute une série de synonymes, comme « douceur de l’amour » ou « frénésie de Vénus », il est le premier à mettre en évidence le lien entre une sensibilité particulière du corps féminin et la présence de cet organe. »

    #féminisme #clitoris