• Stratégies post-crash

    Les #crises financières et immobilières ne datent pas d’hier. Phénomène global et cyclique lié à l’évolution des économies capitalistes depuis le 18e siècle en Angleterre et le 19e siècle dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis, leur ampleur et leur fréquence se sont intensifiées depuis le début des années 1970. La dérégulation des marchés et le passage d’un capitalisme industriel à un capitalisme financier auraient inauguré, selon David Harvey dans The Condition of Postmodernity (1989), « une période de changement rapide, de flux et d’incertitude » qui a eu pour conséquence l’émergence d’un nouveau paradigme culturel, social, environnemental et architectural.
    Ce dossier propose d’analyser l’influence des crises sur la production architecturale. Après des périodes d’excès et l’illusion de ressources illimitées, les temps de crise induisent nécessairement des transformations. Dans le cadre d’une réflexion plus générale sur les causes de l’évolution disciplinaire, il est opportun de questionner l’influence des trois crises financières et immobilières les plus importantes depuis les années 1970 – celles de 1973, de la fin des années 1980 et de 2008 – dans des contextes fortement affectés par ces crises.
    Au-delà des conséquences physiques immédiates des krachs immobiliers – bâtiments inachevés, surplus de logements, homogénéisation de l’environnement bâti – et en parallèle aux dernières manifestations de modes de production issus des booms qui les précèdent, les périodes de crise sont des déclencheurs de nouvelles voies de réflexion et de stratégies d’action qui influencent l’évolution de la production architecturale pour les années à venir.
    De la même façon que l’abondance, l’excès et la confiance dans l’évolution du marché définissent le contexte de production durant les périodes de boom, le manque de ressources, l’instabilité et l’incertitude définissent celui des périodes de crise. Les stratégies développées alors s’insèrent dans une réflexion plus globale sur le rôle que l’architecture peut avoir en tant qu’outil de transformation et de #densification du contexte bâti plutôt que d’extension. Elles constituent en définitive une forme de #résilience face à la virulence des cycles immobiliers inhérents au capitalisme financier tel que nous le connaissons.


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    #revue #architecture #urban_matter #villes #immobilier