Pourquoi donc honorer à Paris un peintre franquiste sans envergure ?
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A sa mort, en 1945, le peintre espagnol José Maria Sert eut l’honneur d’un éloge funèbre de Paul Claudel dans Le Figaro, affirmant qu’il aurait été « le dernier représentant de la grande peinture ». Le compliment ne se comprend que pour le format, car Sert, à qui Paris rend hommage jusqu’au 5 août au Petit Palais, a couvert, tout au long de sa vie, de très grandes surfaces. Né à Barcelone en 1874 dans une famille suffisamment aisée pour que vendre ses toiles ne soit pas une nécessité, il s’est consacré très tôt à l’art décoratif. Aussi vite, il s’est dispensé de chercher un style propre, préférant le pastiche de ceux des autres. D’un ensemble à l’autre, seuls les dosages changent : plus ou moins de Véronèse, plus ou moins de Boucher, un peu de Fragonard ou un peu de Goya - ce dernier pour les sujets sérieux seulement. On peut lui reconnaître de l’abattage dans sa capacité à couvrir murs et plafonds d’hôtels particuliers, de bâtiments officiels et d’églises.