• Après une rupture, les hommes avec domicile fixe
    http://www.liberation.fr/france/2017/07/17/apres-une-rupture-les-hommes-avec-domicile-fixe_1584384

    « Oui, il y a une asymétrie entre les partenaires au moment de leur séparation. Cette asymétrie est en faveur des hommes et au préjudice des femmes », commente Marie Reynaud, cheffe de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee. Comment l’expliquer ? Cette inégalité serait avant tout une histoire de porte-monnaie. « Les hommes ont généralement un salaire supérieur à leur conjointe. Dans beaucoup de cas, ils sont les seuls à pouvoir rester dans un appartement conçu pour deux, autrement dit, un grand appartement au loyer élevé », éclaircit la chercheuse. Les chiffres ne disent pas autre chose : les hommes financièrement à l’aise (qui contribuaient à plus de 60% des revenus d’activité du couple) sont près de la moitié (47%) à être restés dans le logement et seulement 28% à l’avoir cédé à leur ex-compagne. A l’inverse, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à conserver le logement lorsqu’il s’agit d’un habitat social (48% contre 37%).

    Voilà pour les grandes lignes. Dans le détail, l’arbitrage diffère aussi selon l’âge (plus les hommes sont âgés, plus ils ont de chance de squatter le foyer), le fait d’être propriétaire ou non (inégalités accrues si ce n’est pas de la location) et le lieu d’habitation (en milieu rural, les femmes quittent le domicile conjugal dans 83% des cas). Autre donnée à signaler, la disparité au niveau de la garde des enfants. Ainsi, quand c’est la mère qui en a la responsabilité, elle conserve le logement dans 41% des cas, contre 32% pour le père. Mais quand la garde est inversée, le père demeure au domicile dans 55 % des cas, contre 18 % pour la mère. « Finalement, même si les femmes ont plus souvent la garde exclusive des enfants, sur l’ensemble des couples avec enfants qui se séparent, l’écart reste favorable aux hommes », conclut le rapport.