• la Patrie et la Mort | J’ai pris parti
    https://jaiprisparti.wordpress.com/2017/07/19/la-patrie-et-la-mort

    Il y a trois mois encore, Jean-Luc Mélenchon se fendait d’une réaction aux propos de Marine Le Pen sur la non-responsabilité supposée de la France dans la rafle du Vel’ d’Hiv’. Toute attelée à sa tâche de blanchir notre pays et de raviver la flamme patriotique, l’héritière était secondée par F.Philippot qui récitait la doxa d’une France qui n’étais pas à Vichy, mais à Londres, récit national en vigueur de 45 au discours de Jacques Chirac de 95. Car ce dernier discours, celui du Vel d’Hiv’, fut bien le premier du genre à nous inviter à « Ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire » et à évoquer explicitement, par la bouche du Président lui même, une France « accomplissant l’irréparable », et la dette que « nous » conservons à l’égard des victimes.

    Jean-Luc Mélenchon avait en avrildernier rapidement réagi à la sortie de la candidate Frontiste, et avec une grande intelligence. Il avait rappelé le caractère blessant de cette saillie, ainsi que l’implication (très pro-active) de l’appareil d’État dans les rafles pendant l’occupation, la lente évolution des discours présidentiels au sujet de cette douloureuse période, et avait conclu par un très républicain « La République française n’est pas coupable, mais la France l’est ».

    Et voici que le même homme, trois mois plus tard, revient vertement sur ses déclarations d’alors. Dans un billet de son blog, le voici revenu aux ambiguïtés qu’il avait enterrées en avril. Il évoque une vision républicaine de l’histoire, (la sienne ?), pour laquelle « la France était à Londres », ranimant ainsi la théorie de la « parenthèse » Vichyste qui ne saurait salir la grandeur de la France. Et de conclure, désormais, « non, non, Vichy, ce n’est pas la France ! ».

    #Vichy #historiographie #changement_de_sens