Fin d’une illusion…
►https://www.politis.fr/articles/2017/07/fin-dune-illusion-37419
À force de répéter à longueur de colonnes que tout est nouveau dans notre paysage politique, les commentateurs avaient fini par le croire. Ils en avaient perdu de vue l’essentiel. C’est-à-dire, précisément, ce qui n’a pas changé. Car, Macron ou pas Macron, la politique est toujours affaire de répartition des richesses et de conflictualité sociale. On ne peut pas raconter longtemps des histoires aux gens que l’on appauvrit. Une habile communication avait fait tourner la tête de beaucoup d’habitués des plateaux de télévision. Le magicien de l’Élysée avait réussi, nous disait-on, à dépasser le clivage gauche-droite. Il devait beaucoup, il est vrai, au ralliement ventre à terre des « réputés » de gauche, issus de l’ancienne majorité.
Mais, il n’aura pas fallu trois mois pour que l’illusion se dissipe. Et voilà : Emmanuel Macron est banalement de droite. La belle découverte ! L’affaire de la diminution des aides au logement a dégrisé les esprits. Notre président « ni de droite ni de gauche » est allé prendre dans la poche de nos concitoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté, tandis qu’il exonère de l’impôt sur la fortune les actionnaires et les rentiers de la finance. Aucun de ses prédécesseurs ne s’était à ce point caricaturé. D’autant que, quelques jours auparavant, il avait annoncé le gel du point d’indice des fonctionnaires et la hausse de la CSG. Résultat : une chute dans les sondages plus rapide que pour son prédécesseur dans le même laps de temps. Cette « hollandisation » précoce est un mauvais présage. D’autant qu’il a devant lui la réforme du code du travail, grande affaire de la rentrée.