• Abbas Ibrahim (Sureté générale libanaise) L’homme des missions impossibles
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    Le général Ibrahim n’exclut pas des « événements inattendus » après la défaite de l’ex-Front al-Nosra dans le jurd de Ersal. Il ne croit pas, cependant, à une infiltration massive des terroristes dans les régions libanaises. « Le peuple libanais, aussi bien dans sa composante chrétienne que musulmane, n’est pas un terreau fertile pour le terrorisme, assure-t-il. Il y a, dans chaque chrétien libanais, une partie de culture musulmane. L’inverse est aussi vrai. Ce mélange a créé un modèle unique qui fait que le Libanais tend, naturellement, vers la modération. Il existe des exceptions, comme partout dans le monde, mais elles sont individuelles ».
    La couverture accordée par le pouvoir politique aux services de sécurité facilite énormément leur travail. « En dépit des dissensions politiques autour de certains dossiers, la sécurité reste un domaine sacré qui ne fait l’objet d’aucun questionnement ou doute », dit-il.
    Mais cela n’a pas été toujours le cas. L’armée libanaise et les services de sécurité n’ont-ils pas fait l’objet de campagne de dénigrement de la part de certains hommes politiques ? « Dans le passé, le ciblage des services de sécurité s’inscrivait dans le cadre de surenchères politiques, répond le patron de la SG. Le pays était profondément divisé, sans président de la République. L’esprit du pacte national faisait défaut. Les circonstances ont changé aujourd’hui. Le circuit constitutionnel est de nouveau en place et les institutions fonctionnent normalement, ce qui nous assure la couverture politique nécessaire pour pouvoir accomplir notre mission ».
    Aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme est globalisée. Cette réalité impose une coopération sécuritaire au niveau régional et international. « Je dis toujours aux délégations étrangères qui nous rendent visite ou aux responsables sécuritaires que nous rencontrons lors de nos voyages que le Liban est en première ligne, déclare Abbas Ibrahim. Je leur explique qu’en luttant contre le terrorisme, le Liban se défend, bien entendu, mais il protège aussi leurs propres pays. Ils doivent donc nous apporter une aide logistique afin que nous puissions mener cette bataille dans les meilleures conditions ». Le directeur de la SG souligne, dans ce cadre, que la coordination avec les services de sécurité arabes et étrangers est « quasi-quotidienne » : « A chaque fois que le besoin se fait sentir, j’appelle directement les responsables sécuritaires arabes et étrangers. La coopération est étroite et le contact permanent ».