Sisyphe - Clara Malraux, la muse mal aimée
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Ils sont pourtant nombreux à avoir été séduits par des femmes qui avaient l’ambition de créer. Mais très vite on s’aperçoit que, comme leurs prédécesseurs, ils n’ont pas tardé à tenter de détourner leurs compagnes de leur plans personnels pour les mettre à leur service exclusif. Picasso fut l’un des plus machos, semble-t-il. Dora Maar et Françoise Gilot, deux peintres qui ont partagé sa vie un temps, ont complètement été écrasées par lui (1). Il lui fallait à ses côtés une femme plus effacée, comme Jacqueline. André Billy raconte que Marie Laurencin fuit Apollinaire « quand elle en eut assez de faire la soupe, car le mal aimé fut souvent un peu trop conjugal » (2) !
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Clara Malraux, dans sa jeunesse
Dans ses Mémoires (3), Clara Malraux (1897-1982) a longuement raconté ce que furent ses rapports avec son mari, André. Son témoignage est émouvant. Cette femme sensible et chaleureuse, en qui ses parents avaient mis de grands espoirs, s’est vue, en quelques années de vie commune avec ce personnage énigmatique, ambitieux et supérieurement intelligent, carrément dépossédée d’elle-même. Il lui fallut, pour se reconquérir, comme elle l’écrit, passer par un divorce et se retrouver seule.
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