Persécutions quotidiennes des exilé-e-s : un parc parisien leur est interdit | Le Club de Mediapart
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Il est 9h30, la police fait une énième ronde pendant que les exilé-e-s font la queue pour un café. L’équipe du p’tit dej fait passer le mot, la police repassera et il faudrait mieux partir après le café. Mais pour allez où ?
Il est 10h dans le jardin d’Éole, les exilé-e-s sont assis au soleil, discutent ; d’autres lavent leurs vêtements avant de les étaler sur le sol pour les faire sécher. Des sirènes retentissent. Un camion de police pile devant l’entrée du jardin - six policiers, fusil à la main, descendent. À peine le temps de se retourner, les exilés sont cernés par les policiers de tous les côtés : « Allez ! Allez ! Tout le monde dégage ! »
Des exilé-e-s expulsé-e-s d’un jardin public © Usagers du jardin d’Eole
À la sortie du parc un policier nous explique qu’il n’y a pas de délit de faciès « juste du professionnalisme » :
« - Depuis quand on interdit le parc aux migrants ?
– Non, juste aux illégaux
– Qu’est-ce que vous en savez qu’ils n’ont pas de papiers ?
– Ça se voit sur leur visage
– Oui, ça s’appelle du délit de faciès
– Non ! Retournez à l’école, c’est pas ça le délit de faciès. Ça s’appelle du professionnalisme ! »
Nous, ça nous rappelle une époque pas si lointaine où une population ciblée était interdite dans les parcs et autres lieux publics. « On ne va pas faire ça tout la journée, il faut faire fermer le parc » avait conclu l’un des policiers, depuis le jardin d’Eole à portes closes.
Collectif du p’tit dej à Flandres
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