Fw : [ATTAC-GENRE] Fwd : [newsletter] CortÚge féministe manifestation 12 septembre
Emmanuel Macron lâa promis : les femmes seront la grande cause nationale du quinquennat. Il est Ă©lu depuis Ă peine 150 jours et il a dĂ©jĂ rĂ©ussi Ă se faire mentir 3 fois.
Une premiĂšre fois avec la nomination du gouvernement et lâabsence de ministĂšre dĂ©diĂ©.
Une deuxiĂšme fois cet Ă©tĂ©, avec la baisse de 27% du budget du SecrĂ©tariat dâĂtat Ă lâĂgalitĂ©.
Une troisiĂšme fois avec la Loi Travail n°2. Comme souvent, des textes apparemment "neutres" ont en rĂ©alitĂ© des consĂ©quences nettes sur les inĂ©galitĂ©s. RĂ©forme des retraites, de lâassurance maladie ou du code du travail : toutes ces rĂ©formes qui visaient lâensemble des salariĂ©es ont eu un impact diffĂ©rent sur les femmes et les hommes.
Ătonnant ? Pas tant que ça. Lorsque vous proposez une rĂ©forme dans un pays comme la France, oĂč les inĂ©galitĂ©s professionnelles sont fortes (26% dâĂ©cart de salaire), la rĂ©forme est rarement neutre ou sans effet. Soit elle aggrave la situation et augmente les inĂ©galitĂ©s, soit elle sâattaque aux inĂ©galitĂ©s et les fait reculer. Les ordonnances rentrent dans la premiĂšre catĂ©gorie. Les salariĂ©.e.s les plus touchĂ©.e.s par la rĂ©forme sont ceux en CDD ou travaillant dans des petites entreprises. Deux catĂ©gories oĂč les femmes sont surreprĂ©sentĂ©es.
Plusieurs mesures vont donc peser particuliÚrement sur les femmes et accroßtre les inégalités professionnelles.
Lâinversion de la hiĂ©rarchie des normes renvoie Ă lâentreprise la dĂ©finition de nombreux droits, et notamment les droits familiaux. Les congĂ©s enfants malades pris en immense majoritĂ© par les femmes, lâallongement du congĂ© maternitĂ© et le maintien de la rĂ©munĂ©ration Ă 100%, lâallĂšgement du temps de travail des femmes enceintes... tous ces droits, prĂ©vus jusquâalors dans les conventions collectives de branche, pourront ĂȘtre demain remis en cause par accord dâentreprise.
Câest le cas Ă©galement des primes dâanciennetĂ©, de dĂ©part en retraite ou de licenciement.
Signataires : IrĂšne ANSARI, coordinatrice Ligue des Femmes Iraniennes pour la DĂ©mocratie ; Ana AZARIA, prĂ©sidente de Femmes ĂgalitĂ© ; Delphine BEAUVOIS, France Insoumise ; Sophie BINET et CĂ©line VERZELETTI, dirigeantes de la CGT en charge de lâĂ©galitĂ© Femmes/Hommes ; Emmanuelle BOUSSARD VERRECHIA, avocate ; Le CEL ;Laurence COHEN, sĂ©natrice, PCF ; GĂ©rard CORNILLEAU, chercheur, OFCE ; Pierre CONCIALDI, chercheur, IRES ; MichĂšle CRES, Ămission Femmes Libres ; Monique DENTAL, RĂ©seau FĂ©ministe Ruptures ; Caroline DE HAAS, militante fĂ©ministe ; AdĂšle DORADA, Alternative Libertaire ; Micheline DUPONT, collectif pour les droits des femmes 41 ; PĂ©nĂ©lope DUGGAN, NPA ; Corine FAUGERON, Europe Ăcologie les Verts ; Jocelyne FILDARD, Coordination Lesbienne en France ; Forum Femmes MĂ©diterranĂ©e ; Sigrid GERARDIN, cosecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du SNUEP-FSU ; CĂ©cile GONDARD LALANNE, co-dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâUnion Syndicale Solidaires ; Bernadette GROISON, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la FSU ; Mathilde GUERGOAT-LARIVIERE, chercheuse, CNAM, CEET ; Marie-Caroline GUĂRIN, secteur femmes de la FSU ; Gwenn HERBIN, coordinatrice nationale du Mouvement de la Jeunesse Communiste de France ; HĂ©lĂšne HERNANDEZ, Ămission Femmes Libres ; Images et Paroles ; Clara JABOULAY, PrĂ©sidente de lâUnion Nationale LycĂ©enne ; Camille LAINĂ, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©rale du Mouvement de la Jeunesse Communiste de France ; Jacqueline LAUFER, chercheuse, HEC-Paris ; LilĂą LE BAS, prĂ©sidente de lâUNEF ; Laurence LE LOUĂT, co SecrĂ©taire Nationale du SNPES-PJJ-FSU ; SĂ©verine LEMIERE, chercheuse, universitĂ© Paris Descartes ; DaniĂ©la LEVY, Collectif 13 Droits Des Femmes ; Myriam MARTIN, co porte-parole Ensemble ! ; Marie-ThĂ©rĂšse MARTINELLI, Marche Mondiale des Femmes ; Antoine MATH, chercheur, IRES ; Dominique MEDA, chercheuse ; Françoise MILEWSKI, chercheuse, OFCE ; Mathilde MONDON, porte parole des EffrontĂ©-e-s ; Françoise MORVAN, Coordination pour le Lobby EuropĂ©en des Femmes ; Solmaz OZDEMIR, SKB Union des femmes Socialistes, Turquie ; Martine PERNOD, chercheuse, UniversitĂ© Lille 1 ; Emmanuelle PIET, prĂ©sidente du Collectif FĂ©ministe contre le Viol ; Sophie POCHIC, chercheuse, CNRS,Centre Maurice Halbwachs ; Christine POUPIN, Porte-parole nationale, Nouveau Parti Anticapitaliste ; RaphaĂ«lle REMY LELEU, porte-parole dâOsez Le FĂ©minisme ; Suzy ROJTMAN, porte-parole du Collectif National pour les Droits des Femmes ; CĂ©cile ROPITEAUX, secteur femmes de la FSU ; Roseline ROLLIER, Maison des Femmes de Montreuil ; Sabine SALMON, prĂ©sidente de Femmes Solidaires ; Muriel SALMONA, MĂ©moire Traumatique et Victimologie ; VĂ©ronique SEHIER et Caroline REBHI, co prĂ©sidentes du Planning Familial ; RĂ©jane SENAC, chercheuse, CNRS, Sciences Po ; Rachel SILVERA, chercheuse, UniversitĂ© Paris-Nanterre ; Mireille STIVALA, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©rale de la FĂ©dĂ©ration CGT SantĂ© et Action Sociale ; Nora TENENBAUM, prĂ©sidente de la Coordination des Associations pour le Droit Ă lâAvortement et la contraception ; AurĂ©lie TROUVE, porte parole dâAttac France ; Monique VĂZINET, Commission fĂ©minisme, Union des Familles LaĂŻques UFAL ; Françoise VOUILLOT, chercheuse, CNAM ; Layla YAKOUB, SecrĂ©taire Nationale du Parti de Gauche responsable du FĂ©minisme.
Les ordonnances ne sont pas neutres...Elles vont accroĂźtre les inĂ©galitĂ©s professionnelles. Le gouvernement affaiblit les outils de lâĂ©galitĂ© professionnelle en entreprise. La loi prĂ©voit aujourdâhui une nĂ©gociation annuelle « Ă©galitĂ© professionnelle qualitĂ© de vie au travail » et oblige lâentreprise Ă fournir des donnĂ©es aux salariĂ©.e.s sur les inĂ©galitĂ©s professionnelles femmes - hommes.
Les entreprises qui nâouvrent pas cette nĂ©gociation et ne fournissent pas ces donnĂ©es peuvent ĂȘtre sanctionnĂ©es. Les ordonnances permettront, par accord dâentreprise, de changer le contenu de la nĂ©gociation, de choisir les donnĂ©es sur lâĂ©galitĂ© Ă transmettre (ou non), et de passer dâune nĂ©gociation annuelle Ă une nĂ©gociation quadriennale...Voire de ne pas nĂ©gocier du tout.
Il sera dĂ©sormais possible dâimposer, par accord dâentreprise, des clauses de mobilitĂ© sans que la loi ne fixe de limite gĂ©ographique ni dâobligation de prendre en compte la situation familiale des salariĂ©.e.s. Idem pour des modifications dâhoraires et de temps de travail ou encore des baisses de salaires. Les femmes, plus souvent Ă temps partiels, plus souvent prĂ©caires, Ă la tĂȘte de familles monoparentales et prenant en charge une immense partie des tĂąches parentales seront particuliĂšrement pĂ©nalisĂ©es par ces mesures..Le premier argument invoquĂ© par les femmes qui se retirent du marchĂ© du travail est lâimpossibilitĂ© de remplir leurs responsabilitĂ©s familiales du fait des horaires atypiques qui leur sont imposĂ©s. Les ordonnances ne risquent pas de les aider.
La disparition du CHSCT (le comitĂ© dâhygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail) prĂ©vue par lesordonnances va avoir un impact sur la prĂ©vention des violences sexuelles au travail. 20% des femmes dĂ©clarent avoir dĂ©jĂ subi du harcĂšlement sexuel sur leur lieu de travail. 5 ans aprĂšs lâamĂ©lioration de la loi sur le harcĂšlement sexuel, le gouvernement dĂ©cide de faire disparaitre lâinstance dĂ©diĂ©e Ă la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail.
Exit enfin le droit dâexpertise dĂ©diĂ© Ă lâĂ©galitĂ© femmes - hommes, gagnĂ© en 2015, qui aidait Ă©lu.e.s et syndicats Ă identifier et comprendre les sources des inĂ©galitĂ©s. Auparavant Ă charge de lâemployeur, ce droit dâexpertise devra dĂ©sormais ĂȘtre co-financĂ© par le comitĂ© dâentreprise. Du fait de son budget limitĂ©, celui-ci devra faire des choix. Et souvent, dans ce cas, lâĂ©galitĂ© passe au second plan.
Emmanuel Macron, MarlĂšne Schiappa, votre grande cause
nationale commence mal. Changez de cap, ne bradez pas les droits des femmes aux exigences du MEDEF, retirez ces ordonnances.
Les fĂ©ministes lâexigeront dans la rue avec toutes et tous !