• Les 3.520 ménages les plus riches de France planquent… 140 milliards d’euros dans les paradis fiscaux !
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    Que nos riches planquent leur magot dans des paradis fiscaux, on le savait. Mais une nouvelle étude récente montre que les 3 520 ménages les plus riches de France (c’est-à-dire les fameux "top 0,01%", autrement appelés les "ultra-riches") cachent à eux seuls pas moins de 140 milliards d’euros dans des paradis fiscaux ! Soit 30% à 40% de leur galette, qui représentent 50% des avoirs français planqués au total (300 milliards) dans les paradis fiscaux. Pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène, il faut avoir en tête que 140 milliards, c’est tout simplement 7% de notre PIB national.

    Telles sont les principales conclusions pour notre pays de l’étude « Qui détient la richesse dans les paradis fiscaux. Les preuves macroéconomiques et ses effets sur les inégalités globales », publiée par trois chercheurs dont le Français Gabriel Zucman. Ce professeur à Berkeley, en Californie, est "un bébé Piketty" : l’auteur du Capital fut en effet son directeur de thèse. Ces travaux auxquels il a contribué montrent que les inégalités de patrimoine enregistrées en France, calculées sur les données fiscales fournies par Bercy, sont massivement sous-estimées, en France comme ailleurs. Officiellement en effet, nos ultra-riches, disposent de 3,8% du patrimoine total des ménages français (de l’ordre de 10.000 milliards d’euros). Mais si l’on y ajoute le 1,4% qu’ils ont placé offshore, leur galette culmine à 5,2%, soit l’équivalent de 520 milliards d’euros.

    Or, si l’on se réfère au rapport du Conseil des prélèvements obligatoires de 2011 sur les impôts pesant sur les ménages, ces 3 520 ménages ultra-riches n’avaient déclaré en 2011… qu’un peu moins de 9,1 milliards d’euros de revenus. Ils n’ont donc dû s’acquitter que de moins de 2 milliards d’impôts sur le revenu, soit un très modeste taux nominal de 17,5%... Voilà une info qui tombe mal, au moment où les deux réformes fiscales majeures d’Emmanuel Macron - la baisse de l’ISF ramené à une simple super taxe immobilière et la flat tax pour les revenus mobiliers - vont profiter essentiellement à ces ménages aisés.