#Enseignement #supérieur, cette si profonde #crise | La plume d’un enfant du siècle
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Récemment, Antoine Frérot, le PDG de Veolia, nous a offerts un moment de #mépris de #classe et de #morgue crasse rares au micro de France Inter. Répondant à une question sur l’#apprentissage, il a expliqué que la question ne s’était pas posée pour ses enfants parce qu’ils étaient brillants – exprimant ainsi en creux que ceux qui suivaient cette voie ne l’étaient pas. Pourtant, il faut aller au-delà de la caricature représentée par ce cher patron pour saisir la complexité de cette question de l’apprentissage. Dans cet élan d’arrogance, Monsieur Frérot sous-entendait que c’était les classes populaires qui avaient besoin de l’apprentissage et que les enfants des parfumés n’avaient pas à se salir les mains là-dedans. Sociologiquement en effet les enfants issus de milieux populaires sont largement majoritaires dans les filières d’apprentissage ante bac.
Néanmoins, et c’est là que la question devient intéressante, l’on constate un renversement dès lors que l’on se retrouve dans l’enseignement supérieur. Quasi apanage des classes populaires avant le bac, l’apprentissage devient en effet largement diffusé au sein des classes plus aisées de la société une fois le bac obtenu. L’idée de cet apprentissage est évidemment d’aider ceux qui ne sont pas armés à entrer sur le marché de l’emploi n’ayant ni connaissances ni réseau (ce mot pudique derrière lequel se cache bien souvent du piston). Et pourtant l’on constate que c’est précisément ceux qui ont le moins besoin de l’apprentissage qui en profitent une fois le bac passé dans une forme de course au #népotisme et au piston assez abjecte. Il est donc urgent de cesser ce creusement des #inégalités.