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« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • CETA : le crime de libre-Ă©change

    Le 21 septembre, le CETA entrera en vigueur Ă  90%. C’est l’accord de libre-Ă©change entre l’Union europĂ©enne et le Canada. Son entrĂ©e en vigueur est « provisoire » car elle se fera avant que les États europĂ©ens, dont la France, ne l’aient ratifiĂ©. Seuls les chefs d’État, dont M. Hollande, et le Parlement europĂ©en ont donnĂ© leur accord. Pourtant, son application est criminelle.

    C’est d’abord un crime Ă©cologique. MĂȘme la Commission d’experts nommĂ©s par M. Macron pour « Ă©valuer » les aspects environnementaux du CETA dit qu’il aura un impact « dĂ©favorable » sur l’écosystĂšme. Pourquoi ? Parce que, comme tout accord de libre-Ă©change, il veut augmenter les Ă©changes commerciaux, donc le transport de marchandises, Ă©metteur de COÂČ. De ce point de vue, le pire est Ă  craindre : le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne Jean-Claude Juncker veut des accords avec l’Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande ! Tant pis pour le changement climatique. Tant pis si plus de CETA, c’est plus d’ouragans comme Irma demain ! En 2016, Nicolas Hulot appelait Ă  rejeter le CETA. Il parlait d’un accord « climaticide ». Qu’en pense le dĂ©sormais ministre de la Transition Ecologique ? Silence coupable.

    C’est Ă©galement un crime gĂ©opolitique que de vouloir arrimer Ă©conomiquement l’Europe encore plus Ă  l’AmĂ©rique du Nord Ă  l’heure de la montĂ©e en puissance des BRICS. Car derriĂšre l’accord avec le CETA se cache le TAFTA, un accord du mĂȘme type avec les États-Unis. Les nĂ©gociations de ce dernier sont seulement suspendues. DĂ©jĂ  avant l’étĂ©, Mme Merkel appelait Ă  les rouvrir. Elle reviendra Ă  la charge si elle est rĂ©Ă©lue. Et sans attendre, le CETA offre des opportunitĂ©s similaires aux multinationales Ă©tats-uniennes dont beaucoup ont des filiales au Canada : le CETA est le cheval de Troie du TAFTA.

    Le CETA est aussi un crime social. Il pourrait dĂ©truire jusqu’à 200 000 emplois en Europe dont 45 000 en France. Au-delĂ , c’est un nouvel acte d’allĂ©geance aux multinationales qui Ă©tendra encore le dumping : c’est au nom de cette logique de la « mondialisation » Ă  laquelle il faudrait « s’adapter » que sont prĂ©sentĂ©es les ordonnances contre le Code du Travail. Sans oublier que le CETA donnera aux multinationales des privilĂšges juridiques inacceptables leur permettant d’attaquer les États devant des tribunaux spĂ©ciaux, dits d’arbitrage.

    C’est que le CETA est un crime contre la dĂ©mocratie. NĂ©gociĂ© en secret, il va s’imposer avant que les parlements nationaux l’aient acceptĂ©. Évidemment, M. Macron n’a pas prĂ©vu de le soumettre Ă  rĂ©fĂ©rendum. Il a mĂȘme dĂ©clarĂ© que la ratification europĂ©enne lui aurait suffi. Les multinationales n’acceptent pas la moindre rĂ©gulation, donc la dĂ©mocratie. Face Ă  elles, la dĂ©fense de la souverainetĂ© du peuple est vitale. Le protectionnisme solidaire est son outil incontournable. Cela commence par refuser le CETA. Dites-le le 23 septembre lors de la marche contre le Coup d’État social Ă  Paris.

    Matthias Tavel

    ▻https://lafranceinsoumise.fr/2017/09/20/ceta-crime-de-libre-echange