Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Il ne faut pas que ça se voit | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2017/09/26/il-ne-faut-pas-que-ca-se-voit

    On ne croit pas les dépressifs. La #dépression n’est pas acceptée comme une vraie #maladie. C’est pire qu’une maladie. C’est une chose qui est à la fois niée et exploitée. Niée comme si ce n’était pas une maladie, comme si c’était juste un choix, une préférence, une volonté : « Tout ça c’est dans ta tête… Secoue-toi… Souris… Arrête ta comédie… ». Exploitée comme outil d’exclusion, de stigmatisation, de discrimination : « Arrête de nous emmerder… Tu nous tires vers le bas… Casse-toi… Va te faire soigner… ». Ce monde pue. Ce monde est sans pitié. Ce monde est sans répit. Ça ne s’arrête jamais. Je suis fatigué.

    On ne respecte pas les dépressifs. Il n’y a pas de « Depression Pride ». Il n’y a pas de héros dépressifs. Il n’y a pas de quotas pour les dépressifs. Il n’y a pas de place pour les dépressifs. On ne supporte pas les dépressifs. Ce monde se veut beau. Ce monde se croit parfait. Ses gens se croient jeunes et jolis. La tristesse est interdite. Tout va bien. On ne veut pas voir. « Faites un effort, bordel de merde ! »

    On ne prend pas les dépressifs au sérieux. Et, voyez-vous, c’est peut-être idiot, mais être pris au sérieux, c’est très important pour moi. Comprendre. Être compris. Écouter. Être écouté. Et la dépression est le plus court chemin vers le discrédit. Une fois que vous êtes étiqueté « dépressif », tout ce que vous direz par la suite, sur quelque sujet que ce soit, sera ignoré. Tout sera mis sur le compte de la dépression, réelle ou supposée, permanente ou temporaire. « Faut pas l’écouter, il est comme ça, c’est pas important… »

    Se reconnaître dépressif, être connu comme dépressif, être juste considéré comme dépressif, suspecté d’être dépressif, c’est le début de la mort sociale.

    • C’est marrant, l’autrice du blog (je pense que c’est une femme, j’me trompe ?) appelle sa dépression « la petite bête ». Moi perso, j’appelle ça « la broyeuse ». « Ça » te broie la volonté, l’enthousiasme, la joie de vivre, la libido, comme l’impression que toute ta matière grise est passée dans une essoreuse. T’as qu’un seule refuge pour rester en vie : le sommeil ... quand t’arrives à le trouver sinon, tu as l’impression de devenir fou-folle. Quand tu te réveilles, tu te dis que tu as réussi à voler quelques heures à la camarde.
      Une autre image que j’avais chopée dans une revue d’un cabinet médical qui était sensée illustrer le fait que les connexions entre neurotransmetteurs étaient en panne : sur un fond de ciel tempêtueux, une ligne téléphonique (ou électrique) aux fils rompus et sur les poteaux, des corbeaux proférant à grands cris leurs #idées_noires.
      La #dépression n’est pas une maladie imaginaire même si dans l’imaginaire de bon nombre de nos congénères, il suffirait de « se secouer » pour aller mieux.

    • J’aurais pu le deviner en faisant attention et en sélectionnant un critère objectif : l’orthographe ...

      On ne prend pas les dépressifs au sérieux. Et, voyez-vous, c’est peut-être idiot, mais être pris au sérieux, c’est très important pour moi. Comprendre. Être compris . Écouter. Être écouté .

    • Oui, de toute façon, tout ce que dit une personne dépressive est considéré comme non-recevable. Si on daigne vous écouter, ce n’est qu’avec condescendance et il faut pas nous la faire : on s’en aperçoit tout de suite. Encore plus de la part de celles ou ceux qui sont payé-e-s pour ça (médecins, assistantes sociales ... )
      Maintenant, comment accompagner une personne dépressive ? Une écoute bienveillante suffit-elle ? Je ne sais pas, même si ça peut apporter du réconfort dans le sens où le sentiment d’avoir une base arrière solide peut fournir un sentiment de sécurité. Mais il faudra de toute façon se colleter avec la vie professionnelle, le regard des « autres »,et la grosse question bêtement prosaïque de « comment j’vais faire pour mettre à la gamelle si je bosse plus ? ».