• Pourquoi Ziad Dueiri n’est pas un héros national libanais | Le Club de Mediapart
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    Le 24 septembre 2017, Miri Regev, ministre israélienne de la Culture, a demandé au Procureur général d’Israël Avichai Mandelblit d’ouvrir une enquête sur le réalisateur Mohammed Bakri, un Palestinien détenteur de la citoyenneté israélienne. L’auteur de Jénine Jénine (2002) s’était en effet rendu les jours précédents au Liban. Trois ans plus tôt, en janvier 2014, c’est un jeune écrivain palestinien, Majd al-Kayali, qui était arrêté à l’aéroport de Tel Aviv pour s’être rendu à Beyrouth à l’invitation du quotidien al-Safir. Les Palestiniens de Cisjordanie qui se rendent au Liban à l’invitation de centres de recherches, d’associations ou d’universités libanaises sont toujours susceptibles d’être interrogés et appréhendés par l’armée israélienne à leur retour. Cela fait rarement l’actualité.

    « L’affaire Ziad Doueri » a par contre été bien plus médiatisée. Le 10 septembre 2017, le réalisateur franco-libanais Ziad Doueiri est arrêté par la Sûreté Générale libanaise à l’aéroport de Beyrouth. Relâché après deux heures d’interrogatoires, il est convoqué le lendemain devant le Tribunal militaire. Ce n’est pas son dernier film, l’Insulte, récemment primé au Festival de Venise, qui est dans le collimateur des autorités libanaises, mais L’attentat, réalisé en 2013 : adapté d’un ouvrage de l’écrivain algérien Yasmina Khadra, l’Attentat a été en partie filmé en Israël, où le réalisateur et son équipe se sont rendus à l’époque. Or, l’article 285 du code pénal libanais, édicté en 1964, pénalise tout citoyen libanais ou tout ressortissant d’un État arabe résidant au Liban qui serait entré en « territoire ennemi » (Israël) sans l’accord du Gouvernement libanais. Le délit est passible d’un an de prison et d’une amende symbolique de 200 000 Livres libanaises (112 euros).

    #Liban #Israël #cinéma #boycott