Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Meghan_Murphy : « #Hugh_Hefner n’a pas normalisé le sexe, il a normalisé la misogynie. »
    https://tradfem.wordpress.com/2017/10/02/meghan-murphy-hugh-hefner-na-pas-normalise-le-sexe-il-a-normalise

    Hefner avait une opinion plus élevée de lui-même que peut-être n’importe qui d’autre. Pour m’être imposé le pénible visionnement de sa série filmique de 2017, American Playboy : The Hugh Hefner Story, un hommage à Hef de Hef, il m’est devenu évident que cet homme a très délibérément conçu le récit que l’Amérique en viendrait à tenir à son sujet : celui d’un croisé, un rebelle, un simple homme humble qui voulait mener le bon combat contre la répression sexuelle et libérer la population américaine des croisés moraux pour qui le sexe était une mauvaise chose. Hefner a constamment fait valoir que son objectif, avec la revue Playboy, était de convaincre les États-Unis que le sexe était « normal » et d’« amener le sexe au grand public ». Mais non seulement n’y a-t-il pas réussi, mais il n’a même pas essayé.

    En regardant la série American Playboy, en écoutant les histoires racontées par Hef sur lui-même, je me suis rendue compte que Hefner était en grande partie responsable du mensonge selon lequel la chosification sexuelle équivaut au sexe. Il ne s’intéressait aucunement à une normalisation de la sexualité réelle, mais voulait plutôt normaliser le regard masculin et la perception masculine des femmes comme de jolis objets à regarder. Playboy n’a jamais été à propos du « sexe », mais bien à propos de fantasmes masculins.

    Le numéro inaugural de la revue Playboy, en 1953, contenait des photos de Marilyn Monroe nue, photos dont Hefner avait acheté les droits, mais n’avait pas pris la peine de demander à Monroe l’autorisation de les utiliser. Peu importe. Pour Hef le révolutionnaire, le « sexe » était une chose qui arrivait aux femmes, pour divertir les hommes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/09/28/hugh-hefner-didnt-normalize-sex-normalized-patriarchy

    Meghan Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle a obtenu une maîtrise au département d’Études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université Simon Fraser en 2012. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité.

    Meghan a commencé sa carrière radiophonique en 2007, dans une caravane installée au milieu d’un champ de moutons. Son émission s’appelait « The F Word » et était diffusée à partir d’une toute petite île au large des côtes de la Colombie-Britannique. Elle a pleinement profité de la liberté que lui laissait cette radio pirate : buvant de la bière à l’antenne, lisant des passages d’Andrea Dworkin, et passant du Biggie Smalls. Elle est revenue à Vancouver, où elle a rejoint l’émission de radio nommée, coïncidence, elle aussi « The F Word », qu’elle a produite et animée jusqu’en 2012.

    #Feminist_current #Playboy #libération_sexuelle #pornographe