Sombre

“When all are guilty, no one is; confessions of collective guilt are the best possible safeguard against the discovery of culprits, and the very magnitude of the crime the best excuse for doing nothing.” (Hannah Arendt) Laŭ la krio de la koko tuj spirito ĉiu, kie ajn li vagas, rapidas hejmen (L.L. Zamenhof)

  • À propos de l’émission « Dans le ventre de l’hôpital » diffusée ce soir sur ARTE et dont le résumé figure ci dessous :

    A l’Hôpital Saint-Louis, à Paris, le bloc opératoire regroupant les activités chirurgicales fonctionne à la chaîne : quatorze salles en ligne ayant pour objectif de pratiquer chacune quotidiennement huit à dix interventions. L’organisation du travail, hyper-sophistiquée, est devenue pathogène. Stress chronique, burn-out et risques psychosociaux gangrènent l’hôpital. Consciente de ce problème, l’administration a commandé un audit sur l’organisation du travail afin de tenter de désamorcer le début d’incendie. L’objectif de ce film est de plonger au coeur du travail et de ses excès, quand l’embrasement menace. Après deux ans de recherche, le cinéaste, en collaboration avec Pascal Chabot, auteur de « Global Burn-out », a choisi de s’immerger dans cette situation particulière.

    à lire ou relire le livre de Pascal Chabot, « Global Burn Out » qui a inspiré cette investigation.
    https://lectures.revues.org/11524

    1« La philosophie est une réflexion pour qui toute matière étrangère est bonne et nous dirions volontiers pour qui toute bonne matière doit être étrangère » écrivait G. Canguilhem1. L’ouvrage de Pascal Chabot, par conséquent, porte son regard philosophique sur cet objet étrange et étranger à la philosophie : le burn-out. L’enjeu est de comprendre ce phénomène et de le situer « dans une époque excessive » (p. 12). En effet, le burn-out dépasse le cadre de la pathologie de l’individu, il est pathologie de relation : relation de l’individu à la société. En d’autres termes, l’épuisement professionnel n’interroge pas seulement l’homme ou la société, mais leurs rapports, c’est une « pathologie de civilisation ». Qu’est-ce qui caractérise le burn-out ? Quels sont les mécanismes conduisant à l’augmentation de sa fréquence d’apparition ? Pourquoi est-ce une pathologie de civilisation ? Et comment prévenir et lutter contre ce mal ? Autant de questions que l’auteur aborde afin d’établir de quoi le burn-out est-il le nom.

    On en parle ici aussi : http://www.philomag.com/les-livres/lessai-du-mois/global-burn-out-6754

    Le travail brûle. Aux racines philosophiques du burn-out, la course au « trop » qui consume jusqu’aux plus motivés. Radiographie sensible d’un mal de civilisation.

    Un #burn_out, c’est plus qu’une simple #dépression mais on préfère juger le malade plutôt que de combattre les vraies causes de la maladie.

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/634331

    • « Le burn out n’est pas une maladie professionnelle », dixit Agnès Buzyn, sinistre de la santé qui vient d’annoncer une série de catastrophes destinées à limiter les dépenses
      http://lelab.europe1.fr/le-multiplex-du-dimanche-22-octobre-avec-bayrou-buzyn-ciotti-et-le-mai

      « S’il y a une chose que je connais bien, c’est le burn-out des équipes médicales, notamment dans les hôpitaux », estime Agnès Buzyn, interrogée sur les conditions de travail des personnels hospitaliers. Pour autant, la ministre de la Santé explique que le burn-out ne sera pas reconnu comme une maladie professionnelle. Elle développe :"C’est un sujet que j’ai eu à traiter quand je présidais la Haute autorité de santé puisque j’avais été saisie par la ministre pour faire un rapport sur le burn-out. Aujourd’hui, il s’avère que ce n’est pas une maladie. C’est un ensemble de symptômes et donc, c’est très difficile, c’est très difficile aujourd’hui de décider que c’est une maladie professionnelle." On comprend donc que le burn-out ne sera pas reconnu comme une maladie professionnelle. « En tout cas, la Haute autorité de santé, à l’époque, avait rendu un avis défavorable », ajoute-t-elle. Haute autorité, elle venait de le dire, qu’elle présidait, donc.

      Il y a des tueries qui ont droit à un bel emballage
      Santé : Agnès Buzyn, l’atout social d’Emmanuel Macron
      http://www.lejdd.fr/politique/sante-agnes-buzyn-latout-social-demmanuel-macron-3471269

      #santé #déni #économie #guerre_aux_pauvres

    • Le 10 juin 2016, un décret a été publié permettant de faciliter la reconnaissance des pathologies mentales comme maladies professionnelles. Mais attention, sur la page du site Service- Public.fr, on est prévenu d’emblée : "Cet article est ancien, l’information n’est peut-être plus exacte. Vous pouvez néanmoins consulter cette page" .
      https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A10687

      Et là, en cliquant sur le lien de l’article « plus vraiment d’actualité », on apprend que :

      Depuis le 10 juin 2016, les pathologies psychiques peuvent être plus facilement reconnues comme des maladies professionnelles. Toutes les affections psychiques sont concernées et notamment le syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé « burn-out ».

      En effet, le décret du 7 juin 2016 vient de mettre en place des mesures permettant de renforcer l’expertise médicale pour la reconnaissance des pathologies psychiques : ainsi, il sera possible de faire appel à l’expertise d’un médecin psychiatre à tous les stades de la procédure de reconnaissance d’une affection psychique. Ce décret comprend par ailleurs plusieurs mesures de simplification de la procédure d’instruction qui faciliteront à terme la reconnaissance de l’ensemble des maladies professionnelles, notamment celle des affections psychiques.

      Le texte s’applique à tous les assurés du régime général de sécurité sociale et du régime des salariés et des non-salariés agricoles.

      Ce décret permet l’application de l’article 27 de la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi (dite « loi Rebsamen ») qui avait consacré au niveau de la loi, la reconnaissance des pathologies psychiques comme maladies professionnelles.

      N’ayant aucune expertise en #droit_du_travail, ni en droit « tout court », je m’autorise néanmoins à la ramener en disant que :
      – Ce réajustement juridique n’est qu’un simple détricotage des avancées promises (car à ce stade, pour moi, ce n’étaient que promesses) par le précédent gouvernement.
      – il n’est même pas étonnant qu’Agnès Buzyn monte au créneau car elle est dans la logique d’action de la république en mode « marche ou crève » : elle sécurise et renforce le #management_toxique de ses ami·e·s les entrepreneur·euse·s et les #DRH.
      Les épuisé·e·s professionnellement apprécieront ...