La Rotative

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  • « Ces lois suent la tyrannie, la barbarie et le mensonge »

    https://larotative.info/le-3-octobre-2017-leon-blum-prend-2439.html

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    Le texte de Blum sur les lois d’exception de 1894 colle bien avec la réaction qu’on a pu avoir en découvrant que le nouveau projet de loi sur la sécurité intérieure avait été adopté à une écrasante majorité. Alors un copain l’a retravaillé pour le mettre au goût du jour. #sécurité #terrorisme #libertés

    Mais je n’ai pu chasser de ma mémoire ces matins de [septembre 2017], où dans les journaux, dans l’Officiel, nous cherchions avec angoisse si la Chambre avait osé aller jusqu’au bout, si elle n’avait pas eu, tout d’un coup, l’écœurement de son ouvrage, si elle n’avait pas retrouvé devant quelque absurdité trop énorme ou quelle atrocité trop sauvage, cinq~minutes de conscience et de courage. Quelle fièvre ! J’ai des haines et des amitiés silencieuses qui datent de ces jours-là.

    Tout le monde avoue que de telles lois n’auraient jamais dû être nos lois, les lois d’une nation républicaine, d’une nation civilisée, d’une nation probe. Elles suent la tyrannie, la barbarie et le mensonge. Tout le monde le sait, tout le monde le reconnaît ; ceux qui l’ont votée l’avouaient eux-mêmes. Combien de temps vont-elles rester encore dans nos Codes ?

    On sait à qui nous les devons. Je ne m’inquiète pas d’un [Valls] ou d’un [Hollande] sans importance. Ils ont déjà disparu. Mais les ministres qui les ont conçues, qui ont profité d’un moment d’horreur et d’affolement pour les imposer, qui ont fait subir jusqu’au bout à une Chambre obéissante leur menace sous condition ? J’ai dit leurs noms, je les répète : [avant Macron], avec le garde des sceaux [Belloubet] [et le ministre de l’intérieur Gérard Collomb], il y eut [Cazeneuve], [Le Roux], [Fekl], (...) Dans le débat, ne trouve-t-on pas tous les noms de la République néo-opportuniste ?

    Est-ce que, s’il reste des républicains dans la République, ces hommes-là ne devraient pas toujours rester marqués, flétris, honnis ? Mais nous n’avons plus la vigueur des grandes haines ; nous pardonnons, nous oublions. (...)