odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

    • @odilon ton signalement m’a fait me souvenir, pile au bon moment, dans un texte à propos de mes Fantômes , aux cours de perspective de Monsieur Pruvost en première année des Arts Déco, et m’a donc permis cette note de bas de page dans Frôlé par un V1

      Ici j’aurais tellement aimé inclure un couplet à propos de l’extraordinaire professeur de perspective que nous avons eu en première année aux Arts Déco, je me souviens seulement de son nom, Monsieur Pruvost, et il semble bien qu’à la fois l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et même Internet aient perdu toute trace de cet enseignant à la fois sommité dans la matière qu’il enseignait, la perspective, et à la fois pédagogue hors pair : qui pourrait avoir oublié d’avoir reçu en exercice de dessiner en perspective à deux points de fuite, rien moins que la France, vue depuis une altitude de 100.000 mètres au-dessus de Calvi en Corse, et en plaçant Strasbourg comme premier point de fuite et en regardant dans la direction de Paris (dans mes souvenirs le deuxième point de fuite était à trouver quelque part en Espagne) - carte des reliefs fournie - et le commentaire admirable d’encouragement aux étudiants blêmes que nous étions : « je vous fais grâce de la courbure de la Terre ». La consultation du site internet de l’ENSAD me navre, j’y vois tant de noms d’anciens professeurs, sans doute encore en vie, et sans doute plus connus que Monsieur Pruvost, et sans doute plus soucieux de l’être - lui devait s’en moquer éperdument, ça collerait avec la personne qui arrivait tous les mardis après-midi après mille péripéties en solex ?, professeurs médiocres mais connus donc, dont j’ai eu à subir l’enseignement laborieux pour ne pas dire pire, et nulle trace de Monsieur Pruvost. Et pourtant son cours théorique de perspective à trois points de fuite, avec dévissage d’un des tableaux noirs sur lequel il dessinait à main levée - tout l’enseignement de Monsieur Pruvost se passait à main levée, règles, compas, tés, équerres étaient absolument proscrits, il fallait venir avec de très amples réserves de calques et de crayons à papier et un taille-crayon qui tienne la route, je me souviens de douleurs dans le poignet à force de tailler mes crayons à mine dure ? et à la craie pour déporter ce panneau sur la droite et en bas et obtenir le Saint-Graal, le fameux troisième point de fuite, était l’un des dix moments les plus lumineux de tout l’enseignement que j’ai reçu aux Arts Déco

    • Hé hé hé, jolie anecdote @philippe_de_jonckheere :)
      J’ai parmi mes amis un instit (et peintre) qui, à chaque rentrée scolaire, dessinait au tableau un cercle parfait à main levé pour asseoir son autorité dans sa classe dès le départ. C’était un enseignant hors pair, inspiré par différentes pédagogies « alternatives » avec au centre la culture et les arts. Mais ça a mal tourné, dans cette école de campagne du sud de la Sarthe, mais c’est le cas aussi ailleurs, il y a des esprits étriqués et très très conservateurs. Après plusieurs années et malgré les très bons résultats de ses classes, il du jeter l’éponge sous la pression de parents d’élèves puis de l’académie. Il a fait une dépression et lorsqu’il a repris le boulot, il a décidé de ne faire que des remplacements puis a pris sa retraite à 50 ans puisqu’il en avait l’occasion.

    • @odilon Dernier rebondissement. Hier soir, en allant chercher Adèle-Zoé à son atelier de céramique, je discute avec sa prof, une jeune femme adorable, pleine d’énergie et qui s’extasie toujours de ce que produisent ses élèves, je ne me souviens pas très bien pourquoi on en vient à parler de perspective, mais voilà le sujet est lancé, je lui parle de mon prof à propos duquel je viens de repenser grâce à ton signalement, Marilou me dit qu’elle-même a eu un prof du même tonneau dans son cursus nettement plus récent que le mien, elle me parle d’une méthode fondée sur le dessin d’une ellipse à main levée et j’éclate de rire, il ne peut s’agir que du même excentrique, nous avons eu à presque trente ans d’écart le même prof qui vit sur la même péniche et qui vient en cours en solex, sauf que ni Marilou ni ni moi ne sommes exactement sûrs de son nom de famille, Pruvost, Prévost, pruvaud..., ce qui explique peut-être que je ne trouve plus de trace de lui. Marilou se renseigne de son côté, la suite au prochain numéro.