@raspa
De la (non) convergence des luttes, avec l’utilisation inappropriée de certains mots. L’analyse est super intéressante, et puis il y a ce petit passage :
J’admets également qu’il est difficile, dans un premier temps, de reconnaître le caractère offensant de certains propos ou certaines pratiques. C’est d’ailleurs là l’essence-même d’une positionnalité privilégiée : habitué·e·s que nous sommes à nos propres privilèges et n’ayant jamais fait l’expérience de l’autre côté du miroir, nous avons du mal à les identifier.
(C’est moi qui graisse, tu sais que c’est le nom officiel de mon fameux jeu ?)
Ceci n’est pas de la végéphobie | Antigone XXI
▻https://antigone21.com/2017/10/11/ceci-nest-pas-de-la-vegephobie
Ce week-end avait lieu la Veggie Pride à Paris. Un événement militant dont l’un des principaux objectifs est de lutter contre le spécisme. Un événement que je soutiendrais pleinement si son autre objectif avancé et, par ailleurs, sa raison d’être originelle n’étaient pas de combattre la “végéphobie”. La végéphobie, ou “l’oppression contre les personnes végétariennes ou véganes”. D’où le nom de “Pride”, qui reprend le nom des grandes marches organisées par le mouvement LGBT (type Gay Pride, Lesbian & Gay Pride ou LGBT Pride) et destinées à offrir de la visibilité aux personnes homosexuelles, bi, trans ou queer. “Pride”, pour “affirmer notre fierté de refuser de faire tuer des animaux pour notre consommation”, peut-on lire dans l’un des manifestes de la Veggie Pride (annexe 1).
Comme chaque année, l’utilisation des termes “pride” et “végéphobie” n’a pas manqué de susciter la polémique. Comme chaque année en effet, de nombreuses personnes LGBT ont manifesté leur mécontentement devant le parallèle fait entre leurs marches et celles des véganes, entre les oppressions dont elles sont victimes et celles dont les véganes seraient victimes. Comme chaque année encore, partisan·e·s et détracteur·rice·s de l’événement ont débattu sur les réseaux sociaux, les premier·ère·s criant à la végéphobie à chaque tweet dénonçant la victimisation des véganes. Comme chaque année enfin, de nombreuses personnes, LGBT ou non, véganes ou non, sont restées amères face à ce refus affiché de questionner le caractère problématique du parallèle entre la végéphobie et les autres “phobies”.