• Quand la presse déraille : enquête sur le nouveau journalisme d’extrême droite - Nantes Révoltée
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    Le Parisien/Aujourd’hui en France est le quotidien de référence de la région parisienne – une sorte de Ouest-France de la capitale –, diffusé chaque jour à plus de 200 000 exemplaires. Le journal a eu le bon goût de sortir une « enquête » spéciale sur « les militants de la violence » dans son édition du 18 octobre 2017. Le fond et la forme des articles ressemblent à s’y méprendre à un tabloïd anglais bas de gamme, voire à un fanzine frontiste, d’avantage qu’à du journalisme d’investigation.

    D’entrée de jeu, la couverture évoque les « graves exactions attribuées à la mouvance d’ultragauche » sur fond d’image d’affrontement. Ayant fort mal choisi son timing pour sortir un tel dossier – un groupuscule fasciste armé avait été arrêté la veille – le comité de rédaction s’est empressé au dernier moment de rajouter quelques mots le réseau d’extrême droite « démantelé » le 17 octobre, histoire d’équilibrer la chose. Au delà de l’amalgame, déjà abject, entre « les extrêmes » – mettant sur le même plan cortèges de la jeunesse et groupuscules racistes prêts à tuer –, il apparaît clairement que l’enquête est destinée uniquement à attaquer les mouvements sociaux.

    L’édito du journal commence par s’insurger contre la « chasse aux DRH » organisée le 12 octobre, et cherche à criminaliser les syndicats accusé « d’attiser les braises et les haines ». Le reste des articles est sur le même ton : anxiogène et mythomane. « Les policiers qualifient la menace d’inquiétante » annonce un chapeau. Selon le journal, « la nébuleuse est plus visible » depuis le printemps 2016. « Le réseau informel dit « les antifas » a gagné en consistance depuis la mort de l’un des siens » ose même écrire un journaliste avant de s’alarmer sur un « autre phénomène : la montée en puissance des femmes ».