• A Lannemezan, une mobilisation pour le plus ancien détenu de France
    Par Jean-Manuel Escarnot, Envoyé spécial à Lannemezan — 22 octobre 2017 à 18:19
    http://www.liberation.fr/france/2017/10/22/a-lannemezan-une-mobilisation-pour-le-plus-ancien-detenu-de-france_160491

    Des soutiens à Georges Ibrahim Abdallah, le détenu ayant purgé la plus longue peine en France, devant l’ambassade française de Beyrouth, le 26 février 2015. Photo AFP

    (...) « Finir ses jours parmi les siens »

    « Il entame sa 34e année de détention. Il reste combatif même s’il a peu d’espoir d’obtenir une libération conditionnelle, relate Suzanne, responsable du collectif de soutien. Le 5 novembre 2014, le tribunal d’application des peines a rejeté sa dernière demande de libération au motif qu’il ne regrettait pas les actes pour lesquels il avait été condamné. Des actes qu’il assume en tant que militant politique d’une organisation et qui ont été commis dans un contexte de guerre et d’occupation israélienne au Liban.

    De retour du parloir où il vient « de passer deux heures avec Georges », Jean-Pierre Bastid, 80 ans, cinéaste et coscénariste du film Dupont Lajoie, se pose à une table de la brasserie où se sont amassés les manifestants à la fin du rassemblement. « Je suis impressionné par son moral, livre-t-il à Libération. Tous les jours il se lève aux aurores dans sa cellule remplie de livres. Après avoir écouté les infos de la BBC en arabe, il fait sa gymnastique puis sort en promenade, avant de revenir en cellule pour lire et répondre à son courrier venu du monde entier. Il reste très informé de la situation au Proche et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, il estime que seul un soutien politique de l’Etat libanais lui permettra de sortir de prison. Il veut garder l’espoir que cela finira par arriver. » Originaire de Kobayat, village du Nord du Liban où il est né dans une famille de chrétiens maronites, « Georges » ne rêverait « que de finir ses jours parmi les siens, affirme l’un de ses anciens codétenus venu participer au rassemblement. Mais il a parfois le sentiment qu’il ne sortira de prison que les pieds devant. »