Le port d’Anvers et le village fantôme
Containérisation du monde et déplacements de vies
Par Andrea Bottalico
Traduction l’italien par Claire Feasson
Article original : « Anversa, il villaggio fantasma e il porto più efficiente del mondo », Napoli Monitor, 13 septembre 2017.
Les marchandises s’en viennent, la vie s’en va. À l’extrême nord de la Belgique, sur les rives de l’Escaut, Anvers est aujourd’hui le deuxième port d’Europe, derrière Rotterdam, et la première place boursière mondiale. Comme au Havre en France, la zone portuaire veut s’étendre encore et toujours, et augmenter ainsi le flux de containers arrivés du monde entier. Mais ces monstres-boîtes, qui acheminent nos biens de consommation, mangent peu à peu les gens alentour. Entre les grues du port et une centrale nucléaire, le petit bled de Doel prend des airs de ville fantôme. Malgré une lutte digne et énergique des habitant.es, la population est passée d’un millier dans les années 1990 à une dizaine aujourd’hui.