• Les femmes enceintes prennent trop de médicaments
    http://sante.lefigaro.fr/article/les-femmes-enceintes-prennent-trop-de-medicaments

    Les femmes enceintes se voient prescrire en général plus de 10 médicaments durant leur grossesse.

    Les Français sont connus pour être des gros consommateurs de médicaments. Mais qu’en est-il des femmes enceintes ? Une étude de l’Inserm, publiée en septembre 2017 dans la revue Pharmacoepidemiology and drug safety, montre que les femmes de l’Hexagone, sont les plus grosses consommatrices du monde de traitements durant leur grossesse.

    Les chercheurs français ont utilisé les données de plus de 28.000 femmes enceintes, collectées entre 2011 et 2014. Résultat : le nombre de spécialités prescrites (et au moins partiellement remboursées) durant une grossesse varie de 11 à 14 en général en France. Un chiffre beaucoup plus élevé que dans les autres pays européens : aux Pays-Bas, les femmes prennent en moyenne 8 traitements contre de 2 à 7 en Allemagne. Les femmes américaines ou d’Europe du Nord ne dépassent pas 3 médicaments par grossesse.
    Des prescriptions parfois utiles

    De plus, « le nombre de prescriptions n’a pas diminué entre 2011 et 2014, et est demeuré à un niveau élevé », notent les chercheurs. Ces derniers précisent que l’étude inclut : les médicaments au sens strict du terme, mais également l’homéopathie, les vitamines ou encore la vaccination.

    Car des supplémentations peuvent être recommandées pour les femmes enceintes, sous certaines conditions : les « préparations antianémiques » (c’est-à-dire principalement de la supplémentation en fer), sont prescrites pour des femmes, qui au 6ème mois de grossesse, présentent un déficit de globules rouges. Environ 70% des femmes enceintes prenaient ces traitements. « Nous recommandons également aux femmes de prendre de l’acide folique (vitamine B9) avant la conception ainsi que lors du premier trimestre de la grossesse pour éviter certaines malformations », explique Charles Garabedian, gynécologue-obstétricien au CHRU de Lille.

    D’autres médicaments sont au contraire particulièrement dangereux pour les femmes enceintes. C’est le cas des médicaments contenant du Valproate (Depakine), par exemple. « Sur les quatre années qu’a duré l’étude », notent les chercheurs, plusieurs milliers de femmes auraient été exposées à ce médicament teratogène.
    L’automédication vivement déconseillée

    « Mais le message à faire passer, c’est qu’il faut éviter l’automédication », éclaire le Dr Charles Garabedian. Un propos également tenu par l’Agence nationale de sécurité du médicament, qui rappelle que « la patiente ne doit en aucun cas prendre un médicament sans avoir préalablement pris conseil auprès d’un professionnel de santé. Si un traitement s’avère nécessaire, il revient au prescripteur d’en évaluer le bénéfice risque pour la patiente et son enfant à naître ».

    L’Agence rappelle qu’il est en effet difficile d’analyser les risques liés à la prise de médicaments durant la grossesse, car il est éthiquement impossible de demander à une femme enceinte de les tester. L’évaluation des traitements repose donc uniquement sur des études « menées chez l’animal » et sur « les données cliniques d’observation relatives à des femmes exposées au produit au cours de leur grossesse. »

    Depuis mi-octobre, des pictogrammes ont été mis en place pour aider les femmes à s’y retrouver concernant les médicaments déconseillés ou interdits durant la grossesse. 60% des médicaments comporteront ce signe, dont un tiers le pictogramme « interdit » et deux tiers le pictogramme « danger ».

    Ce texte fait comme si les femmes enceintes françaises se prescrivaient toute seule de la Depakine ou du Cytotec, et se faisaient elles même des ordonnances.

    • Par exemple en 2013 :

      Pour Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat des gynécologues obstétriciens (Syngof), l’ANSM ne se donne pas la peine de vraiment analyser les risques de ces médicaments et se contente de publier une mise en garde. « On affole les femmes enceintes, c’est comme pour Diane 35 », regrette-t-elle. « Le misoprostol n’est pas le seul médicament utilisé qui n’a pas reçu d’AMN. Ils sont très nombreux en gynécologie, rappelle-t-elle. Cela ne veut pas dire qu’ils sont mauvais. Ces traitements sont protocolés, autrement dit, ils font l’objet d’un protocole d’utilisation bien précis par les services. »

      http://www.parents.fr/actualites/accouchement-declenche-le-misoprostol-est-il-dangereux-65802

      On apprend qu’en obsterique/gynécologie l’utilisation de médicaments détournés et non testés sur les femmes enceinte est commun.

    • En 2008 l’HAS recommandait aux gynecos de faire des tests

      Le misoprostol (prostaglandine E1) n’a pas d’Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le déclenchement artificiel du travail. Des études réalisées avec des faibles doses de
      misoprostol paraissent montrer une efficacité et une tolérance comparables à celles des prostaglandines E2. Son utilisation dans cette indication doit être réservée à des essais randomisés de puissance suffisante pour en évaluer le ratio bénéfices/risques.

      Je suis pas sur de comprendre mais j’ai m’impression que l’HAS recommande de faire des tests au hasard avec des gros dosages sur les femmes enceinte pour voire ce que ca donne (c’est ce que essai randomisé de puissance suffisante m’évoque).
      https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/declenchement_artificiel_du_travail_-_recommandations.pdf

    • @mad_meg, la puissance d’un test n’est pas une question de dosage, elle est liée à sa capacité à se prononcer sur l’efficacité du nouveau médicament. C’est essentiellement une question de taille de l’échantillon.

      Ce que signifie cette phrase est qu’il y a besoin d’une étude bien contrôlée (randomisée) sur un nombre suffisant de femmes. Et qu’en l’absence de celle-ci il faut éviter d’utiliser le médicament à droite, à gauche c-à-d au hasard !, au sens justement d’un aléa (random en anglais) pas du tout maîtrisé, donc inexploitable).