Une manifestation aura lieu à Genève, le 10 novembre 2017. voici le texte qui présente les arguments de la manif:
Mardi 31 octobre à Asmara, environ cent jeunes étudiants sont courageusement descendus dans les rues pour s’opposer à la fermeture de leur école musulmane et pour demander la libération de leur directeur et d’autres membres du corps enseignant de leur école. Le régime érythréen a répondu à cette manifestation de 100 adolescents par la mobilisation de nombreuses forces de sécurité armées qui ont tiré de nombreux coups de feu comme l’ont prouvées les vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Suite à cette manifestation, des civils ont été emprisonnés, torturés. Plusieurs seraient même morts, mais il reste difficile de confirmer les chiffres exacts au vu de l’emprise disproportionnée du régime sur l’armée, sur l’appareil judiciaire géré par le Président lui-même et bien évidemment sur les médias indépendants fermés par décret présidentiel en septembre 2001.
Le régime d’Asmara abat sa dernière carte pour nous diviser et se maintenir au pouvoir : créer des tensions religieuses au sein d’une population pluriconfessionnelle qui a toujours coexisté paisiblement et solidairement. Nous dénonçons fermement cet acte délibéré de division et nous exigeons la libération immédiate de tous les prisonniers. Ce tragique événement montre une fois de plus l’effroyable visage du régime dictatorial qui dirige notre pays avec une main de fer depuis près de 30 ans. Aujourd’hui, nous ne voulons plus avoir peur : ce régime doit tomber et le pouvoir doit revenir au peuple érythréen qui n’attend que de se reconstruire après tant d’années de terreur injustifiée !
L’ONU condamne année après année la situation dramatique des droits humains en Érythrée. C’est ce régime inique qui nous a poussé générations après générations sur les routes périlleuses de l’exil, sur lesquelles beaucoup ont trouvé la mort. Ce régime opprime non seulement à l’intérieur du pays mais également dans la diaspora, à travers l’intimidation, les menaces et le racket.
Pendant des années les autorités helvétiques ont dénoncé la dictature qui sévit en Érythrée. Aujourd’hui, elles reprennent des échanges diplomatiques avec le régime. Comment peuvent-elles justifier ce changement de politique alors que le régime n’a pas changé et que ses victimes sont manifestement toujours aussi innocentes que nombreuses ?
Nous nous rassemblerons le vendredi 10 novembre à 12h sur la Place des Nations à Genève pour exiger :
1. La libération de l’Imam Haji Mussa, des nombreux autres civils emprisonnés, torturés et possiblement morts suite à la manifestation non-violente du 31 octobre 2017 ;
2. La libération (1) du Patriarche orthodoxe Abune Antonios qui, comme Haji Mussa, s’était opposé aux incessantes interférences du gouvernement dans les affaires de son église, (2) la libération des Témoins de Jéhovah persécutés depuis 1994, et (3) la libération des milliers d’autres civils ordinaires détenus illégalement suite à une forme similaire et légitime de résistance ou de désaccord ;
3. La fin définitive de l’usage de la terreur et de la violence pour diriger notre pays ;
4. La restauration d’un gouvernement compétent qui applique avec discipline la Constitution de 1997 ;
5. La restauration d’un gouvernement qui défend les droits fondamentaux, garantit les libertés individuelles et la dignité humaine de chacun de ses citoyens.