• ENQUETE FRANCEINFO. Les agressions sexuelles en maison de retraite, un tabou français
    http://www.francetvinfo.fr/societe/enquete-franceinfo-comment-imaginer-sa-grand-mere-se-faire-violer-les-a

    Attention #TW viol

    Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2010, Paulette, résidente d’une maison de retraite du Gard, est retrouvée « le visage marqué, très rouge, les lèvres en sang ». Atteinte d’aphasie, elle est incapable de s’exprimer. Les couloirs du « cantou », ce secteur réservé aux malades d’Alzheimer, sont déserts et silencieux. « A 0h45, nous l’avons trouvée en train de se faire agresser physiquement et sexuellement » par un autre résident, écrit l’aide-soignante de garde dans une note de transmission que franceinfo a pu consulter.

    Les deux résidents sont séparés, la retraitée âgée de 70 ans est « rassurée » puis lavée. Sans ordonnance, on lui donne un Lexomil, un anxiolytique puissant, puis on la recouche, toujours selon le document rempli par l’aide-soignante. Paulette « dort bien » jusqu’au lever du jour. Cette nuit-là, ni la direction, ni la famille, ni les autorités ne sont alertées, affirment les proches de Paulette.

    Les jours suivants, toujours selon la note de transmission, le médecin de cet Ehpad qui accueille 74 résidents, prescrit une pommade pour apaiser les rougeurs sur le visage de la retraitée. Elle montre des signes de rejet lors de la toilette intime et est aperçue en train de manger ses selles. Elle souffre d’irritations à l’anus, ses couchers sont agités, détaille encore le document.

    Il faudra plus d’un an pour que la famille de Paulette soit avertie et que cette dernière soit éloignée de son agresseur. « Une personne de l’établissement m’a arrêté dans la rue et m’a dit qu’il était arrivé quelque chose de grave à ma belle-mère, se souvient David Leviez, le gendre de Paulette. Cette personne avait trop peur pour son travail, mais elle n’en pouvait plus de se taire. »

    #viol #femmes #retraite #deni #vieillesse #violences_masculines #violences_medicale #violences_judiciaire #discrimination #omerta

    Mais « si un homme atteint d’Alzheimer donne une caresse à une femme qui le rejette, qu’on lui explique qu’il n’a pas le droit, mais qu’il oublie et réitère, est-ce qu’on le poursuit ?, interroge-t-elle. C’est une agression, mais c’est compliqué au quotidien de sortir le drapeau de l’agression sexuelle tout le temps. » Et puis, comment repérer un délit sexuel lorsque le rapport à l’intimité, la sexualité et la pudeur des résidents sont quotidiennement banalisés ?

    Ca pose la question de la mixité dans ces institutions. Les hommes susceptibles de commettre des agressions sexuelles doivent etre mis à part qu’ils soient conscients ou pas, pénalement responsables ou pas. Ca me semble pas si compliqué. Quand je lie ca, j’espère qu’on me piquera comme une clébarde plutot que me laisser en pâture aux hommes dans ces lieux d’agonie infernaux.