• Tractations franco-saoudiennes autour du sort de Saad Hariri
    Par Georges Malbrunot Publié le 10/11/2017
    http://www.lefigaro.fr/international/2017/11/10/01003-20171110ARTFIG00177-tractations-franco-saoudiennes-autour-du-sort-de-

    Riyad souhaiterait remplacer le premier ministre libanais par un de ses frères. Le conseiller Moyen-Orient d’Emmanuel Macron a été dépêché à Beyrouth.

    L’avenir du premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, est au centre de toutes les tractations. « À notre connaissance, il est libre de ses mouvements », a réagi vendredi matin sur Europe 1 Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, quelques heures après la visite surprise d’Emmanuel Macron à Riyad, où il a rencontré le nouvel homme fort de l’Arabie, le prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS).

    De Riyad, le conseiller Moyen-Orient du chef de l’État, Aurélien Le Chevalier, a été dépêché à Beyrouth pour évoquer l’avenir du camp Hariri. Sollicité, l’Élysée a confirmé l’information, soulignant que cette visite était prévue de longue date.

    Quelques heures avant l’arrivée du chef de l’État à Riyad, l’ambassadeur de France en Arabie, François Gouyette, avait rencontré Saad Hariri. Selon une source française, « le leader libanais était entouré d’officiels saoudiens pour cet entretien qui n’aurait pas duré très longtemps ». La rencontre n’a pas eu lieu à l’Hôtel Ritz Carlton, où sont retenus de nombreux princes et dignitaires saoudiens accusés de corruption par MBS.
    (...)
    Après Saad, Baha Hariri

    Désormais, Riyad chercherait à remplacer Saad Hariri par un de ses frères. « Une proposition a été faite à la famille Hariri de désigner Baha, un frère de Saad, pour reprendre le flambeau politique », confie une source française à Beyrouth. Nazek, la veuve de Rafic Hariri, l’ancien premier ministre assassiné en 2005, Bahyia Hariri, la sœur de ce dernier, et Ahmad, un fils de Bahyia qui dirige le Parti libanais Al-Moustaqbal, auraient été conviés à Riyad pour avaliser cette redistribution des cartes. Mais le clan l’aurait refusée.

    Visiblement agacé, Nouad Mashnouk, ministre de l’Intérieur et proche de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, a déclaré que le Liban n’était pas « une monnaie d’échange, ni un terrain à vendre ».(...)

    #ArabieSaoudite #Liban

    • Point de presse du 10 novembre 2017
      http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?type=ppfr#Chapitre7

      7. Arabie Saoudite

      Q - Avez-vous eu des assurances des autorités saoudiennes pour les investisseurs français qui ont des liens commerciaux avec les personnalités arrêtées cette semaine au royaume et est-ce qu’il y a eu une demande de l’Arabie Saoudite de geler les avoirs en France de personnalités saoudiennes ?

      R - La visite du président de la République à Riyad le 9 novembre a confirmé l’intensité des échanges bilatéraux entre nos pays.

      Les entreprises et les investisseurs français exerçant leur activité dans ce pays le font dans ce cadre et dans le respect de la loi saoudienne.

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      8. Liban

      Q - Le ministre déclare ce matin qu’« il importe que lui-même (Saad al-Hariri) fasse ses choix » Avez-vous des indications que Hariri n’est pas en capacité de faire ses propres choix ?

      Q - Avez-vous pu rendre visite à M. Saad Hariri et avez-vous constaté la liberté de mouvement dont Jean-Yves Le Drian a parlé ce matin ?

      R - Notre ambassadeur en Arabie Saoudite a rendu visite à M. Saad Hariri, à son domicile, au retour du voyage qu’il a effectué aux Emirats Arabes Unis, auquel le Ministre a fait référence ce matin.

      Comme le ministre l’a dit, nous souhaitons que M. Saad Hariri dispose de toute sa liberté de mouvement et soit pleinement en mesure de jouer le rôle essentiel qui est le sien au Liban.