• Janvier 2017.
    L’Europe à l’épreuve du populisme
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    Le XIXe siècle fut celui des Nations, le XXe celui des totalitarismes et des démocraties. Le XXIe sera-t-il celui des populismes, notamment en Europe ? La crise de la représentation politique, la forte abstention, le sentiment de déclin, la peur des migrations, le contexte géopolitique sont autant d’éléments qui peuvent le laisser supposer.
    Le populisme, « mot-valise », désigne une réalité difficile à cerner. Il ne correspond pas à une doctrine cohérente – à l’opposé par exemple du communisme ou du socialisme. Aussi, le problème est davantage ce qui rend possible le populisme, que le populisme lui-même. Le populisme représente davantage un « syndrome » (Wiles 1969[1]), qui opère par simplification du monde, ou encore, telle la dialectique ami / ennemi chère à Carl Schmitt[2], par opposition et dichotomie.
    Quoi qu’il en soit, le populisme est l’expression « politique » de ceux qui souffrent, ou pour reprendre Durkheim (1928)[3] – à propos certes du socialisme – leur « cri de douleur ». Les partis populistes (ou « contestataires », pour employer une terminologie plus neutre) constituent désormais la principale forme d’opposition politique.
    Les résultats des dernières élections en France, en Autriche et en Italie montrent une progression des partis populistes en Europe. Généralement, ces partis sont plutôt classés à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Ils portent souvent un message commun sur les questions migratoires et d’identité, et formulent une critique commune des élites nationales et européennes. En parallèle de la progression de ces partis, on constate également la croissance de partis plus inclassables comme le Mouvement 5 Etoiles en Italie. A contrario, en Amérique du Sud, la notion de populisme est souvent rattachée à des partis et des mouvements de gauche ou d’extrême gauche.
    Le terme populisme semble devenu à la mode pour qualifier – voire discréditer – les représentants politiques qui se positionnent en marge du système actuel et le critiquent. Il est devenu si galvaudé que personne n’est vraiment en mesure de le définir. Face à ce constat, plusieurs questions méritent d’être soulevées : qu’est-ce que le populisme ? Quelle typologie des partis pouvons-nous faire ? Les partis d’extrême-droite ou de droite radicale présentent une unité de façade dans les discours : quels sont leurs points d’accord et leurs divergences ?