#6 / Le #compteur d’électricité aux #favelas : l’#espace_public entre normes et défiance
Perçue comme un « problème urbain », la favela fait historiquement l’objet d’un processus de différenciation socio-politique du reste de la ville qui repose simultanément sur la non-conformité aux normes relatives à la production physico-spatiale de l’habitat, sur l’irrégularité du statut foncier et sur des représentations sociales stigmatisantes qui contribuent à perpétuer de véritables « dogmes » à leur égard (Valladares, 2006). Les réseaux techniques urbains participent doublement de la définition de ce processus de différenciation. En même temps que la précarité visible des réseaux urbains est un élément de définition de cette catégorie de quartier ou de forme urbain(e)1, les pratiques des #branchements_clandestins participent de surcroît à la construction d’un processus d’#étiquetage (Becker, 1985) des habitants des favelas et à la persistance d’une construction sociale et spatiale des favelas en tant que #marges_urbaines. Dans le cadre de l’analyse du service d’électricité, la dimension commerciale de ces logiques d’étiquetage est évidente, car il s’agit d’abord de la règle du paiement des factures qui est en question. Dans la pratique, bien que les pertes commerciales ne soient pas uniquement attribuables aux favelas2, elles ont un poids non négligeable dans la construction des #représentations sociales à l’égard de leurs habitants. D’une part, l’accès irrégulier au réseau est affirmé par l’entreprise de distribution et perçu au sein de la société comme une pratique qui contribue à différencier les contours de la « #ville_formelle » et de la « #ville_informelle ». D’autre part, il est également dénoncé comme à la charge des autres usagers du service, étant donné que, dans le système tarifaire brésilien, les pertes commerciales3 sont compensées par une augmentation généralisée des tarifs.
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