• EXCLUSIF : La Jordanie craint une crise alors que les Saoudiens se jettent dans les bras d’Israël
    David Hearst | 16 novembre 2017
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/exclusif-la-jordanie-craint-une-crise-alors-que-les-saoudiens-se-jett

    En se précipitant, tête la première, pour normaliser ses relations avec Israël, l’Arabie saoudite court-circuite la Jordanie en offrant des concessions sur les réfugiés palestiniens qui pourraient mettre en péril la stabilité du royaume hachémite et compromettre son statut de gardien des lieux saints à Jérusalem, confie à Middle East Eye un haut responsable proche de la cour royale à Amman.

    Notre interlocuteur, qui a souhaité rester anonyme, a accusé le prince héritier Mohammed ben Salmane de traiter la Jordanie avec mépris. « Il négocie avec les Jordaniens et l’Autorité palestinienne comme s’ils étaient ses serviteurs, comme s’il était le maître et que nous avions à suivre ce qu’il fait. Il ne nous consulte, ni ne nous écoute jamais », ajoute-t-il.

    « La moitié des Jordaniens sont des Palestiniens, et s’il y a des négociations officielles à Riyad pour mettre fin au droit au retour, cela va provoquer une crise à l’intérieur du royaume »

    - Un haut responsable à la cour royale de Jordanie

    Les alarmes se sont déclenchées à Amman après des courriers semi-officiels suggérant que l’Arabie saoudite était prête à céder sur le droit des Palestiniens au retour. En échange de quoi, Jérusalem passerait sous souveraineté internationale. Cette négociation faisant partie d’un accord de paix qui faciliterait la création d’une alliance entre les Saoudiens et les Israéliens face à l’Iran.

    Un tel accord compromettrait le statut spécial de la Jordanie, gardienne des lieux saints de l’Esplanade des Mosquées, comme mentionné dans l’accord de paix conclu avec Israël en 1994.

    « La moitié des Jordaniens sont des Palestiniens, et s’il y a des négociations officielles à Riyad pour mettre fin au droit au retour, cela va provoquer une crise à l’intérieur du royaume. Ces questions sont sensibles, pour les Jordaniens de la rive orientale comme pour les Palestiniens », explique le haut responsable. (...)