Mon inconscient
N’a pas su broder
Avec la richesse de la veille
Je mets le disque de Michele, DADADA
Et je me colle à réparer les dégâts de la veille
Une sacrée vaisselle !
La scène-salon est de nouveau prête
Pour la répétition du jour
Une italienne et une allemande ?
Ce matin c’est décidément
Le calme avant la tempête
Je vais me promener !
Ce matin c’est décidément
Le calme avant la tempête
Je lis !
Ce matin c’est décidément
Le calme avant la tempête
J’écoute de la musique !
Une pendule en panne
Depuis quelques temps qui se remet
En marche pile à l’heure à l’heure d’hiver
Je vais me promener
Sous une pluie fine et pénétrante
Dans des rues grises et désertes
Je réalise à mon insu
Une œuvre de land-art, ma marche
Vue de haut a la forme d’une pièce de puzzle
Raviolis aux épinards
Ricotta
Brousse
Adieu allemande
Et italienne
Répétition reportée
J’allais faire une sieste
Je suis réveillé par les éboueurs
Je nous fais un café, j’adore ces trois-là
Je retourne à la sieste
Je me réveille en soupirant
Combien de fois ce rêve de jalousie ?
Le notant malgré tout
Je reprends celui de la veille
Auquel je trouve une complexité cachée
Le Jeune Karl Marx de Raoul Peck
Me donne le tournis
Pour les langues emmêlées
L’allemand
L’Anglais
Le Français
― Ça va ?
― Nicht besonders
― I’ll walk you home
Tageslichtspeilschock
Jour lumière spectacle choc
La sidération quand on sort d’un cinéma en pleine lumière du jour
Au loin, l’avenue de la République
Conduit l’œil vers le crépuscule parisien
Et je rentre chez moi fort seul
Relisant mes poèmes
Je constate que ceux rédigés
Par Le Monde ont disparu
Ce n’est pas tant que je ne lis plus
Le journal, c’est que je peine à le digérer
Je mange par nécessité, mais cela me pèse
La nuit tombe plus tôt
Pour la première fois
L’hiver approche, les raclettes aussi
Dimanche de fatigue
Ai-je donné tout ce que j’avais
Hier ? Oui !
Pendant que la soupe cuit
Je répète seul
Notamment le passage le plus long
Drôle de sensation
Celle de parler tout haut
Dans sa chambre seul
Je me demande si je ne préférais pas
Dire ce texte devant cinq cents personnes
Ça tombe bien, le premier décembre, à Rennes
De Beaux Lendemains
D’Atom Egoyan
Terrible démonstration narrative
De Beaux Lendemains
Petites causes, immenses effets
Labyrinthe obscurci de la vie, surtout à la fin
Je peine à trouver le sommeil
Mon respirateur est opiniâtre
Pas autant que moi, insomnie
Milieu de la nuit
Le bras de fer continue
Avec le respirateur : il gagne