Les ouvrages « psy » sur le couple
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LĂ oĂč les hommes veulent le pouvoir, les femmes souhaitent des relations de coopĂ©ration (les garçons aiment gagner, les filles aiment jouer), lĂ oĂč les hommes aiment les choses ou les objets, les femmes aiment les gens et les relations, lĂ oĂč les hommes sont en concurrence, les femmes coopĂšrent (lâhomme marche Ă la domination, la femme Ă lâĂ©motion). Les hommes se dĂ©finissent par le « faire » et les femmes par « lâĂȘtre » : lâhomme cherche Ă bien faire, la femme Ă ĂȘtre bien.
En privilĂ©giant les discours essentialistes sur les diffĂ©rences entre les sexes, ces ouvrages pĂ©rennisent, sous de nouveaux habillages, lâidĂ©e que les deux sexes sont irrĂ©ductiblement diffĂ©rents - le discours sur les diffĂ©rences psychologiques se substituant alors Ă lâanalyse des inĂ©galitĂ©s sociales [14].
Personnellement, je ne lis pas du tout cette profusion de normalisation biologique comme la volontĂ© dâimposer lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© comme seule rĂ©alitĂ© du couple face Ă lâhomosexualitĂ©, mais plutĂŽt comme une tentative dĂ©gueulasse de naturaliser les pseudo diffĂ©rences entre les sexes et de justifier, fondamentalement, lâidĂ©e que chaque sexe doit ĂȘtre naturellement Ă sa place. Autrement dit, tout cela est une entreprise de justification de la domination masculine et rien dâautre !
Parce que si lâon veut vraiment faire de la biologie du couple, on va vite se rendre compte que les humains ne sont pas du tout monogames, que le couple est une aberration sociologique et non une rĂ©alitĂ© biologique qui sâimpose Ă nous et que sa fonction premiĂšre est tout de mĂȘme de sâassurer lâexclusivitĂ© sexuelle sur la femelle afin de contrĂŽler lâorigine patrilinĂ©aire de la progĂ©niture.
Autrement dit, le couple et lâessentiel de nos constructions sociales ne tiennent que parce que nous refoulons en permanence nos sentiments, nos dĂ©sirs, nos envies, sans aucune distinction dâĂąge, de sexe ou de quoi que ce soit.