alimielle

Les filles sages finissent au paradis, les autres vont où elles veulent.

  • La prison n’est pas féministe !
    https://lundi.am/La-prison-n-est-pas-feministe

    Dans les mouvements féministes en France, la thématique des prisons ne semble que peu évoquée. S’agit-il de l’évitement volontaire d’un sujet sensible et polémique ? Quant aux luttes abolitionnistes, déjà marginalisées, elles portent surtout sur la question sociale et sont frileuses quant à l’intersectionnalité. A priori, féminisme et abolitionnisme ne se mélangent pas dans une seule pensée militante et politique.

    Aussi, le féminisme lié à l’abolition des prisons (ou inversement) doit être pensé radicalement, car celui-ci « œuvre pour l’éradication de la domination et de l’élitisme dans toutes les relations humaines » [1]. Ce féminisme radical, qui nécessite la chute de la société telle qu’on la connaît aujourd’hui » [2], devrait donc inclure la chute de la prison en tant que forme quasi-suprême des rapports de domination d’un groupe-classe sur un autre groupe-classe, et d’un individu sur un autre individu.

    Les conditions carcérales pour les hommes coupables d’agressions contre les femmes ne sont pas acceptables car elles incluent la déshumanisation, l’objectification, l’invisibilisation. Ces « concepts » auxquels les féministes se raccrochent légitimement quand elles parlent de l’oppression systémique des femmes, ne peuvent être oubliés quand il s’agit des personnes détenues, quoique qu’il s’agisse d’hommes majoritairement. La proportion des femmes détenues ne s’élève ainsi qu’à 3,3 % au 1er janvier 2017 [3], et ce statut de « minorité » entraîne des spécificités à prendre en compte, au prisme du féminisme et de l’abolition.

    #prison #féminisme #incarcération #intersectionnalité