marielle đŸąđŸš©

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Une inspectrice du travail suspendue pour avoir critiquĂ© la politique de Macron
    ▻http://www.revolutionpermanente.fr/Petition-Une-inspectrice-du-travail-suspendue-pour-avoir-critiq

    Le 14 novembre dernier, une Inspectrice du travail a Ă©tĂ© suspendue de ses fonctions pour « faute grave » par la direction du ministĂšre du travail, jusqu’à la tenue d’une commission disciplinaire programmĂ©e le 14 dĂ©cembre. Quelle est cette « faute grave » ? InterviewĂ©e par un journaliste lors d’une manifestation publique, elle a osĂ© porter la parole du syndicat SUD-Travail Affaires Sociales en interpellant la ministre du travail Mme PÉNICAUD au sujet de la politique de suppression massive de postes au sein de son ministĂšre, qui met son service public dans l’impossibilitĂ© de fonctionner. Peu de temps auparavant, deux autres agents du mĂȘme ministĂšre membres du syndicat CGT-TEFP avaient fait l’objet d’un blĂąme pour leur action de soutien aux travailleurs sans-papiers. TrĂšs rĂ©cemment un quatriĂšme a fait l’objet d’un rappel Ă  l’ordre pour sa participation, toujours dans un cadre syndical, Ă  une rĂ©union publique critiquant la rĂ©forme actuelle du droit du travail.

    #dérive_autoritaire #Penicaud #relais_du_patronat

    • Il se pourrait qu’une raison soit dans la nature des propos tenus par la syndicaliste inspectrice. MĂȘme si ceux-ci ne sont ni injurieux, ni outranciers, ils prennent Ă  parti directement Mme la ministre du travail. D’aprĂšs la chansonnette, « elle court derriĂšre le patronat ; elle court pour dĂ©truire nos droits ». Peut-ĂȘtre aussi le contexte de la manifestation a-t-il jouĂ© un rĂŽle ? Celle-ci s’opposait Ă  certaine idĂ©ologie managĂ©riale et Ă  la venue Ă  un congrĂšs de DRH de Mme la ministre, oĂč elle Ă©tait annoncĂ©e comme la « DRH de l’entreprise France ». La ministre elle-mĂȘme Ă©tait donc visĂ©e. Or personne n’aime ĂȘtre caricaturĂ©, surtout dans une chanson. Et personne n’aime ĂȘtre contestĂ©, surtout par une manifestation. D’ailleurs, plus gĂ©nĂ©ralement, aucun pouvoir n’aime ĂȘtre critiquĂ©. Et lorsque la critique est acerbe et qu’elle vient d’un subordonnĂ©, le pouvoir a toujours l’envie de rĂ©agir. Cette envie est bien comprĂ©hensible, bien naturelle. Elle explique la rĂ©action ministĂ©rielle.

      Mais cette pulsion du pouvoir est aussi la raison pour laquelle, en dĂ©mocratie, les opposants doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s. C’est le sens de la libertĂ© d’expression et de la libertĂ© syndicale. La dĂ©mocratie exige du pouvoir qu’il protĂšge ceux qui le limitent, ceux qui le contredisent et ceux qui le critiquent. Mais que c’est dur ! Surtout lorsqu’on perd la culture de la dĂ©mocratie au profit d’une certaine culture managĂ©riale.

      Dans l’univers des idĂ©es dĂ©mocratiques et sociales, les agents des services de l’inspection du travail sont des fonctionnaires indĂ©pendants, qui ont notamment pour fonction de lutter contre la discrimination syndicale afin de permettre l’expression de contre-pouvoirs dans les entreprises. C’est ce qui dĂ©coule d’une convention internationale, de rang mondial, conclue en 1947 au sein de l’OIT, ratifiĂ©e par la France. Mme PĂ©nicaud, en sa qualitĂ© de ministre du travail, a pour fonction d’assurer le respect de cette convention. Pourtant, tel un pompier pyromane, son ministĂšre rĂ©agit en sens inverse de ses fonctions.

      Pour que cette dĂ©rive autoritaire cesse, nous appelons le ministĂšre du travail Ă  ne pas sanctionner l’inspectrice suspendue pour une soi-disant « faute grave » qui n’est que l’exercice de son droit syndical, Ă  annuler les blĂąmes dont certains syndicalistes ont fait l’objet suite Ă  leur action de soutien Ă  des sans-papiers, Ă  redevenir le dĂ©fenseur de la libertĂ© syndicale dont notre dĂ©mocratie, politique et sociale, a le plus grand besoin. En un mot, nous appelons le ministĂšre du travail Ă  se rappeler de ce qu’il est et ne doit pas cesser d’ĂȘtre.

      ▻https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131217/la-repression-anti-syndicale-devient-elle-une-pulsion-du-ministere-d
      ▻https://www.youtube.com/watch?v=NhxCZCT8DQU

      Pour avoir poussĂ© la chansonnette satirique et donnĂ© une interview Ă  l’occasion d’une manifestation syndicale, une inspectrice du travail est actuellement suspendue de ses fonctions, dans l’attente de passer devant une commission disciplinaire, le 14 dĂ©cembre prochain.