« Lire, ce n’est pas dire des mots à voix haute » | L’instit’humeurs | Francetv info
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J’ai été très intéressé par les propos de Roland Goigoux, spécialiste de la lecture, dans le Café Pédagogique. D’abord pour ce qu’il dit des politiques menées sur le sujet, mais aussi pour les pistes qu’il donne : « Les politiques qui se sont succédé pour la lecture n’ont pas mis l’accent sur ce qui est évalué dans Pirls, la compréhension autonome de texte en profondeur. On a commis deux erreurs. D’abord focaliser la question de la lecture sur le CP. Puis focaliser le travail du maître sur la maitrise de la langue, l’orthographe la grammaire, la conjugaison. On considère toujours qu’une fois que l’on sait déchiffrer la pratique de la lecture suffit pour avoir des compétences en lecture. Mais si l’on veut que notre école progresse il faut un plan d’enseignement explicite de la compréhension en lecture en mettant l’accent sur le cours élémentaire et le cours moyen. On ne peut pas analyser Pirls et conclure en disant qu’on doit renforcer l’orthographe, la grammaire en CP. Cette réponse n’est pas à la mesure du problème. Dans Pirls ce qui caractérise la France c’est le décrochage entre la compréhension explicite du texte et la compréhension implicite, fine. Ce n’est pas un problème de déchiffrage. Mais par exemple de comprendre ce que le texte ne dit pas et qui doit être déduit. Il faut donc apprendre à travailler les relations causales dans un texte, les états mentaux des personnages ou les intentions des auteurs : sur ce point par exemple la France est le pays qui accorde le moins d’importance à interroger sur ce que l’auteur veut dire. (…) D’ailleurs quand je montre à des professeurs des écoles de cours moyen les épreuves de Pirls ils sont surpris et me disent : "je ne leur apprends pas cela" ».