Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • « Lire, ce n’est pas dire des mots à voix haute » | L’instit’humeurs | Francetv info
    https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2017/12/09/lire-ce-nest-pas-dire-des-mots-a-voix-haute.html

    J’ai été très intéressé par les propos de Roland Goigoux, spécialiste de la lecture, dans le Café Pédagogique. D’abord pour ce qu’il dit des politiques menées sur le sujet, mais aussi pour les pistes qu’il donne : « Les politiques qui se sont succédé pour la lecture n’ont pas mis l’accent sur ce qui est évalué dans Pirls, la compréhension autonome de texte en profondeur. On a commis deux erreurs. D’abord focaliser la question de la lecture sur le CP. Puis focaliser le travail du maître sur la maitrise de la langue, l’orthographe la grammaire, la conjugaison. On considère toujours qu’une fois que l’on sait déchiffrer la pratique de la lecture suffit pour avoir des compétences en lecture. Mais si l’on veut que notre école progresse il faut un plan d’enseignement explicite de la compréhension en lecture en mettant l’accent sur le cours élémentaire et le cours moyen. On ne peut pas analyser Pirls et conclure en disant qu’on doit renforcer l’orthographe, la grammaire en CP. Cette réponse n’est pas à la mesure du problème. Dans Pirls ce qui caractérise la France c’est le décrochage entre la compréhension explicite du texte et la compréhension implicite, fine. Ce n’est pas un problème de déchiffrage. Mais par exemple de comprendre ce que le texte ne dit pas et qui doit être déduit. Il faut donc apprendre à travailler les relations causales dans un texte, les états mentaux des personnages ou les intentions des auteurs : sur ce point par exemple la France est le pays qui accorde le moins d’importance à interroger sur ce que l’auteur veut dire. (…) D’ailleurs quand je montre à des professeurs des écoles de cours moyen les épreuves de Pirls ils sont surpris et me disent : "je ne leur apprends pas cela" ».

    #école #éducation @heautontimoroumenos

    • A côté du manuel, indispensable, les livres doivent pulluler, les bibliothèques de classe fournies, les lectures du maitre et les discussions doivent être nombreuses !

      On avait déjà partagé une analyse il y a plusieurs années sur Seenthis qui disait que ce qu’il fallait c’était LIRE aux enfants, dès tout petit (dès maternelle donc et avant pour les parents). Et leur lire plein de choses différentes, des histoires, des documentaires, avec images, sans images, etc, etc. Lire et parler de ce qu’on a lu. Même avant qu’elleux mêmes sachent lire, c’est ça qui leur donne envie de continuer à lire plus tard, et qui leur apprend déjà à analyser les histoires, les personnages, les informations. Je dois simplifier mais l’article disait en gros que quelque soit les méthodes utilisées ensuite, si déjà l’enfant a appris le goût de la lecture en amont et veut continuer de lui-même, bah ça marchera.

    • Il y a maintenant tellement de maisons sans livres. Ni même des magazines ou des journaux. Aucune culture de la lecture.
      Dans la famille d’accueil où j’ai passé mon adolescence, dès que quelqu’un me voyait avec un livre, il me demandait pourquoi je ne « faisais rien » et m’assignait une tâche.
      Les seuls livres qu’il y avait dans cette maison, c’étaient les livres obligatoires de l’école. On forçait des ados à lire des auteurs du XIXe alors qu’ils n’avaient jamais rien lu avant… comme vouloir démarrer la rando en montagne par un 3000.

      J’ai toujours vu mon père avec un livre à la main, il n’était jamais plus réactif, plus vivant, plus émotionnel qu’en lisant et oui, je voulais accéder à ce qu’il y avait dedans.

      Ma fille a grandi entouré de livres, bébé, elle avait des livres en grosses pages de carton, celles que l’on peut faire semblant de lire sans les déchirer avec les mains malhabiles de bébé, et surtout, on lui a lu tous les soirs des bouquins jusqu’à ce qu’elle nous demande d’arrêter, vers 12 ans. Je crois qu’on a fini avec la saga H2G2…

      Oui, elle aime lire, elle lit beaucoup et a de grandes compétences en français.
      Elle a eu de supers instites qui lisaient en classe, qui racontaient des histoires, qui éparpillaient des livres partout en classe, mais clairement, le gros du boulot s’est fait en amont, dans les familles. Et quand le gosse grandit dans une famille sans livres — et surtout une famille qui pense que les intellos se sont tous des feignasses et l’école un pis allé en attendant de pouvoir bosser — l’instite peut faire ce qu’ille veut, à l’arrivée, ça ne fera pas de miracles…

    • Ce qui revient à dire qu’il faut avant tout développer l’imagination. Mais quand on dit ça on a l’impression de dire un gros mot.
      Faut dire que c’est pas aisément quantifiable « l’imagination » tout comme le plaisir qu’on en retire.
      D’ailleurs il ne me semble pas que ces critères figurent dans les nombreuses grilles d’évaluation et autres tableaux de compétences dont l’Education Nationale c’est faite une spécialité (et qui sont si indigestes pour qui aime lire !)

      La lecture est accessible avant de savoir lire.
      Comme la parole.