Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • En France, faible dépendance mais forte vigilance - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/06/25/en-france-faible-dependance-mais-forte-vigilance_1579451

    Selon lui, le profil des personnes intoxiquées à la suite de surdosages d’antalgiques opiacés ne correspond pas au profil habituel des toxicomanes. La majorité des personnes sont des femmes d’une soixantaine d’années, ne souffrant pas de pathologies cancéreuses (57 %) et près de la moitié (44 %) de ce groupe de patients n’a même pas consulté de médecin pour se faire prescrire un antalgique. Ce qui laisse à penser que l’opiacé incriminé pourrait souvent être en vente libre, comme le Codoliprane, un médicament qui associe paracétamol et codéine.

    Pour William Lowenstein, médecin addictologue et président de l’association SOS Addictions, l’effet addictif des opiacés, qu’ils soient faibles (dits de palier 2, par exemple la codéine ou le tramadol) ou forts (palier 3, comme l’oxycodone ou le fentanyl), est supérieur à celui de la morphine. Et l’accoutumance peut être rapide. Certains médicaments de palier 2 comme le tramadol peuvent induire une dépendance un mois à peine après le début de leur introduction. L’association à d’autres molécules, comme les benzodiazépines (Xanax, Lexomil, Valium, Témesta…) ou médicaments apparentés (Stilnox, Imovane…) majore encore le risque de surdose.

    L’augmentation des cas d’overdose, de décès déclarés, l’émergence d’un marché parallèle ou l’apparition d’opiacés de synthèse illicites sont autant de signaux pour les structures de pharmacovigilance françaises, alarmées par l’exemple nord-américain. L’organisation du système de santé français permet cependant un meilleur suivi des patients et a certainement permis d’éviter la flambée des addictions aux opioïdes. Le remboursement des frais de santé incite ainsi plus à consulter. « La culture française en matière de santé est très différente de celle des Etats-Unis. Les patients se tournent plus facilement vers leur médecin que vers un dealer pour obtenir un traitement », note William Lowenstein. Le réseau de prise en charge des addictions, bien développé sur tout le territoire, est lui aussi plus accessible qu’outre-Atlantique, ajoute le président de SOS Addictions.

    Ainsi, pour Nicolas Authier, il est impératif de développer une stratégie de prévention des addictions coordonnées avec tous les acteurs de santé. « La régularisation seule ne suffira pas pour endiguer les dérives. On peut interdire la vente libre de médicaments à base de codéine mais qu’adviendra-t-il des personnes déjà dépendantes ? L’exemple des Etats-Unis nous prouve que c’est insatisfaisant. Il faut avant tout informer les professionnels de santé, en particulier les médecins généralistes et les pharmaciens, mais aussi les associations de patients. » Et de prévenir : « Pour une fois que nous pouvons anticiper un problème de santé publique majeur, il faut réellement se mobiliser. »

    #Opioides #France