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  • Soja : la fin d’un mythe
    https://www.agriculture-environnement.fr/dossiers/sante/article/soja-la-fin-d-un-mythe

    Portée aux nues par les végétariens et les associations écologistes, la consommation de soja fait aujourd’hui l’objet de sérieuses mises en garde de la part de nombreuses autorités sanitaires internationales. Non seulement l’alimentation à base de soja n’apporterait aucun élément bénéfique à la santé, mais une consommation exagérée serait même dangereuse.

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    La polémique des phyto-estrogènes

    Cependant, l’aspect le plus controversé du soja concerne sans aucun doute sa teneur en phyto-estrogènes, molécules s’apparentant aux perturbateurs endocriniens. Présents dans de nombreux végétaux, les phyto-estrogènes ont une structure chimique proche de celle de l’œstrogène (hormone sexuelle). L’industrie du soja a longtemps prétendu que cette légumineuse possédait des vertus anti-cancérigènes. Propos que l’on retrouve régulièrement dans la presse grand public sur la nutrition, ou dans des publicités vantant les mérites des produits à base de soja. Dans la revue belge Health & Food, le diététicien Nicolas Rousseau expliquait en décembre 2003 que « plusieurs études in vitro ont montré que la génistéine (la principale et la plus active isoflavone du soja) est susceptible de freiner la croissance de cellules cancéreuses prostatiques de lignée humaine ». C’est à Mark Messina que l’on doit l’origine de ces affirmations, qui figurent dans son livre The Simple Soy Bean and Your Health, publié en 1994. Dans le cadre d’un régime « optimal », le nutritionniste américain y recommande la consommation d’une tasse (230 g) de soja par jour « pour prévenir le cancer ». La même année, il publie dans Nutrition and Cancer un article faisant état de 26 études réalisées sur des animaux, qui indiqueraient que le soja a des effets protecteurs en matière de cancer pour 65 % d’entre eux. Cependant, il s’y montre beaucoup plus prudent que dans son livre, affirmant même que « les données présentées dans cette revue ne peuvent pas être utilisées en tant que preuves pour déclarer que l’ingestion de soja diminue les risques de cancer ». Comme le souligne Maria G. Enig, « chez l’homme, les résultats [des études] étaient en fait très mitigés. Quelques résultats montraient bien un effet protecteur, mais la plupart ne montraient aucune corrélation entre cancer et consommation de produits du soja ». Un avis partagé par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui avertit ouvertement des effets possibles du soja sur le cancer du sein dans son rapport de mars 2005 : « Les études animales montrent que les isoflavones peuvent favoriser la prolifération et la croissance de tumeurs mammaires hormono- dépendantes, suggérant un risque potentiel pour les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancers du sein hormonodépendants ». Depuis la publication des articles de Mark Messina, de nombreux travaux ont en effet remis en cause sa théorie. Dès 1996, le Dr Nicolas Petrakis a démontré que les femmes consommant des isolats de soja (extraits protéiques de soja devant atteindre au moins 90 % de protéines sur poids sec) présentaient une incidence accrue d’hyperplasie épithéliale, un état qui préfigure la formation de tumeurs malignes. L’année suivante, le Dr Craig Dees, de la Health Sciences Research Division du Laboratoire national d’Oak Ridge (Tennessee), a mis en évidence le fait que la génistéine (qui appartient à la famille des polyphénols) apportée par l’alimentation stimulait les cellules mammaires et les faisait entrer dans le cycle cellulaire. Ce qui l’a conduit à conclure que les femmes devraient s’abstenir de consommer des produits à base de soja pour prévenir le cancer du sein.