ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • L’école Polonaise de l’affiche, 10-26 janvier, à #Montpellier
    http://www.la-fenetre.com/prochains-rdv/item/328-l-ecole-polonaise-de-l-affiche

    Dans la Pologne communiste des années 50, l’affiche est une des rares formes d’expression tolérée et financée par l’état, un mouvement artistique particulier à La Pologne se développe et de nombreux artistes apposent leurs signatures sur des affiches de cinéma mais aussi de théâtre, d’opéra, de cirque, de musique … Une sélection d’affiches de cinéma issues de la collection de la cinémathèque Euro-régionale Jean Vigo de Perpignan.

    Pour comprendre le phénomène des affiches polonaises, il faut rappeler le contexte historique et politique de la naissance du mouvement : Dès 1945 et La Libération, le gouvernement nationalise le secteur cinématographique. Il entend contrôler ce médium populaire à large diffusion et, dès lors, toutes les questions relatives à la création, à la production et à la distribution des films seront placées sous le contrôle d’agences d’Etat.

    À partir des années 1950, les deux principales structures chargées de la communication et la diffusion des films (Film Polski - le film Polonais, et Centrala Wynajmu Filmów - la centrale de location des films), demandent à des artistes, issus pour beaucoup de l’Ecole des beaux-Arts de Varsovie, de concevoir les affiches des films diffusés dans le pays. Pour des questions idéologiques et de la faible valeur monétaire du zloty, la moitié des films programmés sont issus du bloc soviétique. Il s’agit également de récréer des visuels pour les films étrangers, dont les affiches originales sont interdites. L’affiche devient de fait une des rares formes d’expression tolérée et financée par l’état, un mouvement artistique particulier à La Pologne se développe et de nombreux artistes apposent leurs signatures sur des affiches de cinéma mais aussi de théâtre, d’opéra, de cirque, de musique …

    Dans le domaine du cinéma, dans ce contexte de nationalisation annihilant les enjeux de concurrence, les affiches sont produites et diffusées en faible nombre. Pas d’affichage de rue, elles sont réservées aux salles, n’ont pas de fonction publicitaire et s’émancipent souvent des contraintes informatives : c’est l’esthétique qui prime sur tout le reste.

    Paradoxalement et alors que la programmation est, elle, très encadrée, les artistes sont souvent laissés libres de leur création. Les œuvres peuvent être abstraites, métaphoriques voire subversives et faire de discrètes allusions à la situation politique du pays, déjouant la vigilance des censeurs souvent incapables de « lire entre les lignes »

    En 1989, Le mouvement Solidarnosc re-privatise nombres de secteurs économiques et notamment celui de l’industrie cinématographique, Les affiches imposées par les grandes firmes internationales reprennent alors leur droits...

    Mais L’Ecole de l’affiche polonaise de Cinéma reste dans l’Histoire graphique et visuelle mondiale, avec quelques grands noms comme Jan Lenica, Jakub Erol, Romuald Socha, Jerzy Flisak ou Franciszek Starowieyski...

    Dans la Gazette, le Belmondo de Hanna Bodnar :

    Puis : Roman Cieslewicz, « contre la pollution de l’œil », 11 janvier au 24 mars, à La Fenêtre.
    http://www.la-fenetre.com/prochains-rdv/roman-cieslewicz