ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • Vu Le Grand Jeu, #film d’Aaron Sorkin

    J’ai trouvé ça juste mauvais.

    – Jessica Chastain, faudrait voir à lui donner autre chose que le rôle de la beauté fatale ultra-froide et arriviste, mais avec des sentiments sous la surface, qui à la fin fait le choix rédempteur de vivre en accord avec ses sentiments. Parce que bon, Miss Sloane, ça date d’il y a même pas deux mois (et elle était mieux habillée dans l’autre).

    – Je crois que tout le monde est d’accord : Aaron Sorkin ne sait pas filmer. C’est plat, c’est chiant, quand ça cause il filme des gens qui causent. Champ/contre-champ, emballé c’est pesé. (Et ça cause tout le temps.)

    – Mais surtout : je crois que je ne supporte pas Aaron Sorkin et ses scripts. Ça se veut malin et intelligent (et rempli de bons sentiments ricains, genre si tout le monde il faisait les choses bien, le système il serait trop chouette – The Newsroom, j’ai tenu 2 épisodes), mais surtout ça veut en permanence montrer que c’est intelligent. Et au final, ce ne sont pas les personnages qu’on veut montrer comme intelligents, c’est Aaron Sorkin lui-même.

    Le prototype, c’est la « psychanalyse en 3 minutes » à la fin entre Jessica Chastain et son père Kevin Costner. Il dit un truc, et elle fait mine de le reprendre : « Tu ne comprends pas l’ironie ? », et lui rétorque : « Non, toi tu ne comprends pas l’ironie » (« cassé », Brice), et hop on est censés se dire, à sa réplique à elle « oh, elle est maline », puis à sa réponse à lui : « oh, lui aussi il est trop intelligent », et surtout, comme si c’était écrit au néon au milieu de l’écran : « Aaron Sorkin est un scénariste encore plus intelligent et habile que ses personnages ». Genre Paul Auster. Sauf que là, ça marche pas. Les habilités de Paul Auster, j’arrive à être ému. Mais Aaron Sorkin me fait juste chier.

    Après, on a aussi Idris Elba qui baisse la tête avant le jugement en soufflant : « Wait for it ! » (oh, quel bon avocat, et expérimenté avec ça : lui aussi il a vu le gros plan pas subtile sur la tête déconfite du procureur…) ; le père qui insiste « I will tell you but you have to ask », et nous on n’a évidemment aucune idée de quoi il cause mais on devrait savoir si on était aussi intelligents que Sorkin ; et le père psychotruc qui retrouve sa fille à la patinoire pile-poil en pleine crise de nerf, parce qu’il est venu à New York pour la retrouver, alors la patinoire c’est pas moins hasardeux qu’un autre endroit (moi j’aurais tenté l’Apple Store de Grand Central Terminal, mais c’est juste moi). Et les flashbacks illustratifs/explicatifs sur des scènes que tu as déjà vues, mais maintenant tu comprends pourquoi elle disait ça (ahhh, en fait Aaron Sorkin lui il savait que ça allait resservir…).

    Et ça dure 2h20 ces conneries. Nan, vraiment.