L.L. de Mars

Créations artistiques et critiques, spectre large et désordonné

  • l’incroyable film de Guillaume Massart sur Casabianda passe à la Maison de la Grève en avant-première, à Rennes.
    Voici l’annonce publié par les camarades de la MG pour vous présenter cette journée de rencontre et de projection qui promet d’être exceptionnelle :

    « Projection du dernier film de Guillaume Massart : "La liberté", Mardi 30 janvier à 17h30

    En présence de l’auteur Durée : 2h26 (plus d’info dessous et sur le site de tryptique film : triptyquefilms.chez.com/la_liberte.html)

    La projection commencera à 17h30. Elle sera accompagnée d’un repas. La journée se terminera avec la projection d’un des ancien films de Guillaume Massart : "Fleurs sauvages" (durée 40 min)

    "La liberté"

    Environ 130 hommes, condamnés majoritairement pour infraction sexuelle intrafamiliale, sont incarcérés dans le Centre de Détention de Casabianda, en Corse. Ils passent les dernières années de leurs longues peines à travailler sur les 1500 hectares de champs bordés de mer de la seule prison dite « ouverte » de France.

    Devant le jeune homme à la caméra, quelques-uns décident de briser le quatrième mur... Enlevez les murs et la prison n’a plus de bornes, s’étend à perte de vue, devient l’arrière-plan de tout. C’est ainsi que, même ouverte, elle persiste. Une présence étrangère, la mienne, y demeure une anomalie. Aussi, très vite, les personnes détenues viennent me parler : l’échange, d’ordinaire, manque cruellement en prison. Ensemble, nous inventons une liberté de parole. Au détour de conversations d’abord banales, surgissent sans prévenir leurs souffrances, leurs espoirs, leurs culpabilités. Simplement. Chaleureusement. Il arrive même qu’on rie ensemble. Régulièrement, j’en ai le vertige. Parfois, ils décident de me parler de ce qui les a conduits en prison : leur crime d’inceste. Ce crime qui condamne à jamais ; ce « poison », comme dira l’un d’eux, qu’ils ont transmis à leurs enfants. Ce tabou, dont l’évocation rend nauséeux. Je sais avec qui je passe mon temps. Je sais combien ces « hommes infâmes » — pour reprendre l’expression de Michel Foucault — sont pour beaucoup des « infréquentables ».

    Comment écouter cette parole ? Comment faire ce pas de côté nécessaire à la compréhension de l’autre, de celui que la société à laquelle j’appartiens a décidé d’exclure ? Et, puisque je l’écoute, est-ce à dire que je suis prêt à l’inclure de nouveau ?"

    "Fleurs sauvages" :

    Depuis une trentaine d’années, l’anthropologue et psychologue Pierre-Jacques Dusseau sort des prisons dans lesquelles il travaille des objets fabriqués par les détenus. Ces créations, rejetées par les musées, séjournent dans son grenier et donnent un éclairage différent sur l’univers carcéral."