Vu le #film Jumani (2017), avec les enfants, et c’est pas glorieux…
D’abord, je pense que mes enfants sont trop petits pour ce genre. Dès le début, un personnage se fait bouffer par un hippopotame, la petite (6 ans) a passé le reste du film dans mes bras, morte de trouille. Et il y a la blague de l’érection de Jack Black, z-y-va tu crois que je vais l’expliquer à la grande (9 ans) ? Mais surtout, ça fait appel à des références de jeu vidéo auxquels ils sont encore trop petits pour jouer. Pourtant, au niveau scénario, c’est tout de même très con-con, les « énigmes », c’est largement le niveau de mes gosses (mais je suppose que pour les adultes ricains, c’est largement assez compliqué).
Le côté comédie, il y a quelques blagues vraiment très drôles. La scène de Jack Black qui découvre qu’« elle » a un pénis en allant faire pipi est très marrante (là, ma grande elle a compris, elle a failli crever de rire). Et Kevin Hart, dans son usuel rôle de lâche velléitaire, perso je suis client. Et (ne me jette pas la pierre), The Rock, n’importe quelle connerie je suis client aussi.
Après, tout le reste est assez problématique – genre au-niveau-des-valeurs-tu-vois. Une difficulté est que le film « joue » avec les stéréotypes du jeu vidéo (héros musculeux et séducteur, espèce de Lara Croft très sexualisée…), fait mine de les détourner, au final comme ce sont les personnages principaux, il est difficile de trouver qu’on met réellement de la distance là-dedans (puisque la morale du truc, au final, c’est que le timide devient un super-héros musculeux et que la fille nerd un peu quiche devient une bombasse qui s’assume – c’est en gros dit explicitement dans le film). Du coup, double effet pas-cool : d’abord on perçoit difficilement la mise en abîme, et au final ça valide les stéréotypes avec lesquels on a prétendu prendre de la distance.
Et pis et pis et pis, surtout : cet aspect typique des films de scolarité des ados ricains, et qui m’horripile plus que tout : tout est centré autour de cette idée d’être popular. On part avec ce qui semble évident aux États-Unis : popular les sportifs de l’équipe de foot et les blondes friquées, unpopular les timides pas virils et les filles qui lisent des livres. Et tout l’enjeu n’est jamais réellement de dénoncer ces stéréotypes, mais fondamentalement que le type timide devienne assez couillu pour être reconnu par les sportifs virils, et que la fille-nerd enlève ses lunettes, défasse ses cheveux et trouve un copain… Et là, on n’y échappe pas, et c’est vraiment très beurk.