• Assassinat d’Henri Curiel : la « piste algérienne » sera-t-elle confirmée ? – JeuneAfrique.com

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    Alors que l’enquête sur le meurtre du militant franco-égyptien, tué à Paris le 4 mai 1978, a été rouverte en France. Ses proches continuent de considérer que c’est au soutien du FLN algérien que le commando d’assassins s’en est pris.

    Henri Curiel, juif franco-égyptien, né au Caire en 1914, un temps proche du Parti communiste, a animé un réseau de « porteurs de valises » en soutien au Front de libération national algérien (FLN) et fondé Solidarité, un réseau d’appui aux luttes de libération nationale, notamment à l’ANC sud-africaine, possiblement financé en partie par Alger. Le militant tiers-mondiste a été tué à Paris le 4 mai 1978, dans des circonstances encore non élucidées.
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    L’affaire avait été classée en 1992, puis le dossier rouvert et refermé en 2000 et en 2008 à la suite de nouvelles révélations. Le 9 janvier, l’enquête a été rouverte. La juge d’instruction Laurence Lazerges a été désigné pour rouvrir ce « dossier non résolu », comme le révélait Médiapart le 16 janvier. Fils du militant assassiné, Alain Gresh, directeur du journal en ligne OrientXXI, espère que l’annonce permettra de relancer l’intérêt de l’opinion publique pour une affaire dont il dit qu’elle est « avant tout politique ».

    Des zones d’ombres sur les commanditaires

    La famille de Curiel a saisi la justice en octobre 2015, forte de nouveaux éléments : les aveux posthumes du militant d’extrême-droite René Resciniti de Says, contenus dans un livre paru en avril de la même année, Le roman vrai d’un fasciste français (La Manufacture) de Christian Rol.

    L’auteur, qui a recueilli les propos de Resciniti de Says, assure que ce dernier a abattu Curiel de trois balles à bout portant en compagnie d’un complice, alors que le militant franco-égyptien sortait tout juste de l’immeuble où il vivait, rue Rollin, à Paris.

    « Les discussions avec le parquet ont duré un certain temps », concède Me William Bourdon, avocat de la famille Curiel depuis plusieurs années et qui préfère rester discret pour le moment, comme il l’explique à Jeune Afrique, à propos d’une affaire « très sensible ».

    L’avocat reste confiant, persuadé que cette nouvelle enquête « permettra de faire avancer la vérité sur les circonstances de l’assassinat ainsi que les donneurs d’ordre. »

    Car la zone d’ombre de l’affaire Curiel est bien le commanditaire de son assassinat. Dans le livre de Rol, Resciniti de Says confesse aussi sa proximité avec Pierre Debizet, dirigeant du Service d’action civique (SAC), organisation et service d’ordre gaulliste qui entretenait des accointances avec le pouvoir.