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  • Violences faites aux femmes : une association contrainte de fermer sa ligne téléphonique - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/01/31/violences-faites-aux-femmes-une-association-contrainte-de-fermer-sa-ligne

    Particulièrement submergée après l’avalanche de plaintes qui ont suivi l’affaire Weinstein, l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, faute de moyens supplémentaires, ne peut plus prendre en charge les appels.

    Débordée, lessivée, sursollicitée… L’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (#AVFT) « submergée par un flot ininterrompu de saisines des femmes victimes de violences sexuelles au travail mais aussi de professionnelles à la recherche d’informations » annonce qu’elle ferme son accueil téléphonique. Motif ? L’AVFT ne peut plus « répondre à tous » et « assurer la défense des victimes » avec ses moyens actuels, indique la déléguée générale de l’association, Marilyn Baldeck.

    La crainte de ne plus pouvoir faire face était déjà là peu de temps après la révélation de l’affaire Weinstein « Lors des trois dernières semaines, nous avons reçu 70 demandes d’ouverture de dossier, confiait ainsi à Libération en novembre Marilyn Baldeck. Chaque fois qu’il y a une affaire de ce type, notre nom apparaît, et nous sommes davantage sollicités. Ça a été le cas, après les affaires DSK, Baupin ou Georges Tron, mais jamais à ce point. »

    « Intenable »

    Entre 2015 et 2017, le nombre de saisines a doublé, explique aujourd’hui Marilyn Baldeck, avant de donner son bilan de l’année écoulée dont le dernier trimestre a été fortement marqué par les conséquences de l’affaire Weinstein : 223 femmes ont saisi l’association, la seule qui aide les femmes à déposer des plaintes qui tiennent la route.

    « Alors que l’AVFT fonctionne sans augmentation de subventions et donc d’effectifs depuis treize ans, il n’est pas difficile de comprendre que notre situation est absolument intenable », explique l’association qui emploie cinq salariées, dont l’une en CDD jusqu’en novembre.

    Le 25 novembre, en décrétant l’égalité femmes-hommes grande cause du quinquennat, le président de la République a déclaré que « la lutte contre le harcèlement sexuel au travail était inscrite au titre des priorités de l’inspection du travail mais sans moyen supplémentaire », regrette l’association. Pour poursuivre ses missions, elle demande « une augmentation substantielle de ses ressources financières » ainsi que le renforcement « des moyens et compétences de tous les acteurs concernés par la lutte contre les violences sexuelles au travail, particulièrement les acteurs publics ».
    Catherine Mallaval

    #travail #femmes #discriminations #harcèlement #sexisme #violences_sexuelles